Le parti Authenticité et Modernité (PAM) vient de passer son premier test électoral. Une campagne riche mais de trop maigres résultats pour le parti de Fouad Ali El Himma. D éfaite du parti d'El Himma aux élections partielles», titrait triomphalement le quotidien Attajdid. L'occasion était trop belle pour les islamistes de laisser passer l'opportunité de casser du sucre sur le dos de leur ennemi juré. Réponse du berger à la bergère «Nous, on est venu bien après eux et on a quand même réussi à décrocher un siège !», répond un militant fraîchement recruté par le PAM qui fait référence à la victoire de Saïd Benmbarek sur Tiznit. Une demi victoire cependant puisque le candidat émargeait à l'Alliance des libertés d'Ali Belhaj avant de se présenter sous la bannière du PAM. A Mohammédia, le candidat du RNI a raflé la mise, haut la main devant le représentant du PAM qui a quand même fait mieux que le candidat de l'USFP, classé bien loin derrière tout ce beau monde. Malgré le fait que sa réussite au premier scrutin ait été invalidée par le Conseil Constitutionnel, c'est bien Mohamed El Atouani qui vient d'être élu à cette circonscription. Sur Marrakech, Abdellah Refouch (UC), surnommé Ould Laroussia n'aura fait qu'une bouchée du fringant et sympathique, Habib Belkouch, qui a pourtant bénéficié d'une mobilisation tous azimuts de Fouad en personne qui a battu campagne pour remettre «Marrakech entre les mains des marrakchis», selon les mots même du patron du PAM. Le candidat de l'UC n'a pas hésité à enfourcher son cheval, emblème du parti pour fêter sa victoire et narguer le candidat du tracteur jouant sur un symbolisme qui en dit long sur les intentions de chacun. C'est pourtant ce même Refouch qui avait été débouté par le conseil constitutionnel après les législatives de septembre 2007. Plus qu'ailleurs, les marrakchis n'ont pas daigné faire le déplacement pour désigner le vainqueur de la circonscription de Guéliz. Les leçons d'un scrutin A Safi, où il avait pourtant de la place pour tout le monde, le malheureux Salah El Ouadie, militant des droits de l'Homme reconnu et porte-parole du PAM, n'a pas pu percer. Sur la circonscription de Safi-sud, les poids lourds, Mohamed Karim du Parti de l'Istiqlal, Mohamed Ajdia de l'USFP, Ahmed El Ajili du Parti Travailliste et Omar Mouhib du MDS ont fait jouer à fond leurs réseaux pour se positionner et gagner un strapontin. Quelles leçons tirer de ce scrutin partiel ? C'est que tout d'abord, la proximité, est toujours un facteur gagnant puisque la plupart des candidats sont des élus locaux. L'électorat marocain est entre les mains des notables, d'où l'échec du PAM dont l'approche ressemble à s'y méprendre de celle des partis de gauche au cours des années 60, qui pensaient mobiliser les paysans à coups de slogans marxistes. Le communiqué publié par le PAM au lendemain de ces élections est plein d'enseignements à cet égard. Dénonçant la campagne de dénigrement qu'a connu le parti et ses candidats accusés de recourir aux vieilles pratiques, le PAM, par la voix d'El Ouadie fait justement référence à la défaite de parti aux partielles pour démontrer le contraire. . ■