Adultes et enfants attendent impatiemment ce que leur présenteront la demoiselle d'Ain Sebaâ et la vieille dame de la rue El Brihi durant ce mois de ramadan. Le couple de chaînes s'offre un plaisir fou à diffuser quelques extraits, les meilleurs certes, des prochains programmes. Premier jour de Ramadan, première rupture du jeûne. Après une avalanche de publicités qui s'annoncera durant plus de 15 min, le public marocain n'a qu'à prêter œil et oreille à ce que nos deux chaînes respectives lui ont concocté pour lui titiller sa ramadanesque-attitude: le gros penchant pour le petit écran. L'humour prend la part du lion comme chaque année. Les téléspectateurs n'ont qu'à bien se tenir : Mohamed El Jem revêt son habituel pantalon court, rassemble ses éternels «Kaâb Ghzal», «Bousseka» et «El Farda» et revient avec la 3ème partie de «Sir Hta Tji». «M'Barek ou Massoûd» signe la réconciliation de deux piliers de l'humour au Maroc. Ce duo de choc constitué d'Abdelkhalek Fahid et de Mohamed El Khiyari vous promet des situations qui décoiffent en dressant une histoire de voisinage des plus conflictuelles. Vous aurez également l'occasion de suivre «Comedia», la nouvelle émission humoristique qui a pour but de découvrir les comiques de demain et d'alimenter la scène de nouveaux talents. Rachid et Hicham restent aussi fidèles à leur public et continuent à piéger la plus «impiégeable» des stars. Khaled, Amel Bent ou encore Sheryfa Luna… Tout le monde y passe. La magie aura encore sa place avec Mister Olmac dont les mains seront de plus en plus habiles. Aux mordus de feuilletons égyptiens, apprêtez votre petit écran à accueillir Ilham Chahine dans «Qissat Al Ams», Nour Cherif dans la seconde saison d'«Ad'dali» ou Yahya Al Fakharani dans «Charaf Fath Al Bab». Du côté marocain, «Rommana wa Bartal» vous redonne rendez-vous avec de nouvelles aventures des plus fantastiques. Chafiq S'Haimi, quant à lui, troque son «Oujaâ trab» pour «Tarrikt El Battach» et excelle encore une fois, grâce à son talent unique, à accoucher de cette adaptation des «frères Karamazov» de Dostoievski. Le cinéma local aura également son lot de surprises : «Mmi Taja», «Allo Canada», «Imzouren»… Le cinéma marocain en vedette La liste est encore longue. Vous serez certainement gâtés par les couleurs et les déhanchés des plus grandes beautés de Bollywood qui vous promettent encore plus de péripéties. Surtout, ne zappez pas ! Habitué à la médiocrité des programmes de Ramadan, le public marocain boycotte désormais les chaînes locales. On a beau dire qu'un travail fait à la hâte ne réussit jamais. Est-ce le secret de cet échec constant? Peut-être. Est-ce déjà contrôlé ou pas ? A-t-on pris conscience de la médiocrité du produit ? Ou serait-on en train de satisfaire notre besoin de regarder des émissions au mois de ramadan comme si l'on satisfaisait des enfants ? Nous pousse-t-on à aller regarder d'autres chaînes ? Dans ce cas pas la peine de venir protester quand le taux d'audience de nos deux chaînes nationales baisse. Puisqu'on ne pourrait les consulter qu'au dernier jour de ramadan pour voir si l'Aid sera fêté le lendemain. A bon entendeur, salut!