Huit mois à peine après la constitution du gouvernement, le Premier ministre a dressé un bilan de parcours, mettant l'accent aussi bien sur les points forts, que sur les faiblesses entravant encore l'action du gouvernement. Une de ces «tares» admises par Abbas El Fassi lors de la seconde rencontre trimestrielle avec les médias en sa résidence officielle, touche à la capacité de communiquer d'un gouvernement qui n'arrive pas à avoir bonne presse. «Je reconnais que nous avons un déficit d'image, dû probablement à un défaut de communication. Nous sommes résolus à y remédier dans la transparence totale et le respect des libertés, reconnus universellement aux médias», a fait amende honorable, le leader istiqlalien. Sans fard ni calculs prémédités, le chef du gouvernement a tenu à réaffirmer son attachement à «la liberté totale de la presse sans laquelle aucune information crédible n'est possible en système démocratique», tout en nuançant que celle-ci doit s'accompagner d'un sens élevé des responsabilités professionnelles, commandé par la célèbre pensée de feu Mohammed V lors de l'inauguration de la MAP au lendemain de l'indépendance : «L'information est sacrée, le commentaire est libre». Mais à quoi rime cette cabale hostile orchestrée par une certaine presse internationale sous des allures équivoques, «A quoi sert Abbas El Fassi?», vite relayée en interne, pour livrer à l'opinion publique une intox acharnée contre les supposés «ratages» du Premier ministre sur fond de désaccord avec le Palais. Devrions-nous rappeler l'exemple de modèles avancés de démocratie, à l'instar des Etats-Unis où il ne s'est pas trouvé un seul des 1500 quotidiens nationaux pour critiquer la politique extérieure américaine en Irak ou en Iran. Une cohésion totale et une solidarité sans faille pour protéger et défendre les constantes stratégiques de la nation. Celles-ci ont été rappelées par El Fassi dans le cas du Maroc où la cohésion nationale ne doit pas faire défaut autour des valeurs inaliénables de l'Islam, la Monarchie constitutionnelle et de l'intégrité territoriale. El Fassi, le marathonien de la politique nationale et internationale, que les mauvaises langues cherchent à rendre malade, et dont le mérite pour ses actions au service de la démocratie, des droits de l'homme et de la promotion sociale, vient d'être récompensé par le Grand Prix de la Fondation Crans Montana, décerné le week- end dernier à Monaco, a remis les pendules à l'heure. «Le courant passe très bien entre le Souverain et moi-même», a-t-il martelé en précisant qu'il «n'existe que des avancées positives et profitables pour le Maroc à l'ère du Roi Mohammed VI». Il a assuré qu'aucune contrainte de quelque côté que ce soit, n'interfère dans la responsabilité de l'Exécutif. Mieux encore, enchaîna-t-il, «J'exerce pleinement et librement la totalité de mes prérogatives constitutionnelles de Premier ministre». Homogénéité et compétences Quant à l'équipe gouvernementale, l'homogénité entre tous ses membres est totale. La cohésion est solide entre toutes ses composantes, dont les compétences individuelles et collectives sont indiscutables. Des compétences qui ont permis de tenir les engagements électoraux et programmatiques, tant de la Koutla, que de la majorité gouvernante. Ce qui donne en chiffres, un taux de croissance de l'économie en 2008 estimé à 6,8% supérieur à la moyenne des programmes électoraux et gouvernementaux. Au volet de la lutte contre le chômage, les promesses sont sur la bonne voie, puisque plus de 200.000 emplois sont créés cette année. Le taux de chômage a été révisé à la baisse pour s'établir à 9,6% contre 10,1% en 2007. La politique des grands chantiers d'infrastructures se poursuit normalement, en dépit de la crise économique et énergétique mondiale et mobilise un volume de 280 milliards de DH sur toute la législature contre 85 milliards de DH sur la précédente, soit entre trois et quatre fois plus.