Seul le président tunisien, Zine El-Abidine Ben Ali, était d'avance au courant de la volte-face effectuée par le colonel Kadhafi envers le projet d'Union pour la Méditerranée de Nicolas Sarkozy. Ben Ali aurait tenté, durant les trois dernières semaines de convaincre son homologue libyen de ne pas aller trop loin, afin d'éviter le point de non-retour avec les Français. Il espère également que sa présence, lors du mini-sommet de Tripoli, pourrait calmer Kadhafi et le convaincre de s'aligner sur la position de la Tunisie et du Maroc en ce qui concerne l'UMP. Dans ce même ordre d'anticipation sur la volte–face du Guide, La Gazette du Maroc a appris que le chef des services libyens de renseignements, Moussa Koussa, qui est l'artisan du rapprochement entre Paris et Tripoli, aurait, à plusieurs reprises, fait savoir à ses interlocuteurs français qu'il était nécessaire de dépêcher un haut responsable pour rencontrer Kadhafi et dissiper les malentendus qui se sont cumulés depuis la visite de ce dernier à Paris.