L'effondrement d'un complexe résidentiel et commercial en construction, a fait surgir des oubliettes la corruption qui sévit dans ce milieu. Le Tribunal de première instance de Kénitra a décidé, le 5 mai dernier, de reporter au 12 mai l'examen de l'affaire de l'effondrement d'un complexe résidentiel et commercial qui s'étend sur une superficie de près de 4 hectares en construction à Hay Oulad Wajih à Kénitra. La décision a été prise par la Cour, en vue de convoquer les témoins. Les poursuites judiciaires ont été déclenchées à l'encontre de 7 personnes, dont cinq sont en détention, y compris le fils du promoteur immobilier, A W S, propriétaire des centres commerciaux Al Manal à Rabat et Salé. La liste des personnes poursuivies comprend des architectes ainsi que des responsables du chantier, d'un bureau d'étude et d'un laboratoire technique chargé du contrôle technique. Les personnes mises en cause dans cette affaire qui a défrayé la chronique le 16 janvier dernier, ont été accusées d'homicide involontaire, blessures involontaires et non respect des règles d'urbanisme et de construction. Ils seront poursuivis sur la base des articles 432 et 433 du Code pénal et des articles 71,72 et 73 du Code de l'urbanisme. L'effondrement avait fait 18 morts et 25 blessés et suscité l'indignation de la part de l'opinion publique. Treize personnes ont été poursuivies dans le cadre de cette affaire, dont 5 en état de détention préventive, 4 en état de liberté et 4 placées sous surveillance judiciaire. Une commission technique mixte était chargée de mener l'enquête, depuis le 18 janvier dernier. Celle-ci concernait les aspects technique, administratif et procédural, pour déterminer les circonstances de l'accident. La commission mixte est constituée de représentants des ministères de l'Intérieur, de l'Equipement et du Laboratoire public d'essais et d'études (LPEE), ainsi que des services extérieurs de la Wilaya de Kénitra concernés par la question de l'habitat, comme l'Agence urbaine, les départements de l'urbanisation et le service technique. Les résultats de cette enquête constituent un élément clé dans le dossier de l'instruction de cette affaire, qui a commencé en janvier dernier.