Deux Fondations de la Culture Islamique de Madrid et de l'ONA, deux parcours à travers Rabat et Casablanca pour le rayonnement d'une exposition itinérante sur la splendeur et les secrets des jardins d'Andalousie, tel est le détour proposé au public et inauguré le mercredi 16 avril à la Villa des Arts de la capitale. es deux superbes Villas des Arts de la Fondation ONA des capitales de souveraineté et économique du Royaume reprennent du service printanier en accueillant, tout à tour, une exposition itinérante sur la thématique du «Jardin Andalou», qui promet d'édifier les nombreux visiteurs attendus en déclinant «un projet qui retrace les clés d'une civilisation qui aimait la nature et respectait son environnement». C'est sous le Haut Patronage du Souverain qu'a été inauguré le vernissage de l'exposition, le mardi 16 avril à la Villa des Arts de la Fondation ONA de Rabat, pour durer jusqu'au 11 mai avant de la reconduire dans le même espace à Casablanca du 28 mai au 27 juin. Le créateur de l'évènement et président de la Fondation madrilène explique la dimension culturelle de pareille manifestation : «cette exposition fait partie d'un ambitieux projet visant la récupération des anciens jardins historiques, botaniques et d'essai au Maroc. A travers cette initiative démarrée officiellement en 2007, nous cherchons à transmettre un message de paix et de cohabitation entre les différentes cultures, et ce, par l'intermédiaire d'un des aspects les plus proches de la vie quotidienne de tous les peuples, symbolisé par la nature et les jardins». Le fleuron de l'Alhambra Chérif Abderrahmane Jah poursuit son éclairage en soulignant que «Le jardin Andalou caresse l'ambition de montrer les réussites d'une étape du passé, sans vocation nostalgique, mais comme exemple scientifique et culturel pour l'actualité. Notamment, en ce qui concerne la civilisation andalouse qui représente une des plus belles périodes de l'histoire partagée entre l'Espagne et le Maroc des siècles durant». Il faut dire que la conception des jardins andalous est vraiment unique dans le genre en combinant les arts occidentaux et le génie de l'architecture musulmane de l'époque des glorieuses conquêtes. Ces chefs-d'œuvre associent, le plus souvent, la richesse châtelaine médiévale du Vieux continent à l'ordonnancement de jardins sur le style arabo-andalou s'appliquant à agencer, au cœur de domaines protégés des cours et patios dégageant une sensation d'intimité. En particulier, le jardin-patio se veut sous la forme d'un endroit clos flanqué au centre de la résidence destiné aussi bien pour les méditations solitaires que pour les réjouissances festives collectives. Ces jardins andalous affinent une synthèse réussie entre les espaces extérieurs et intérieurs, prenant l'aspect d'un mixage de colonnades, d'arcades, de carreaux de céramiques, de dallage des allées, de poteries, de bacs à fleurs, de bassins et autres finesses comme seule la civilisation andalouse fut capable d'inventer. Il est difficile de trouver plus beau jardin que celui de l'Alhambra à Grenade où s'épanouissent les plantes aux racines inondées et toujours enfoncées en contrebas sur le sol et le long des murs, donnant une impression à la fois d'abondance, de légèreté et de vitalité. Une végétation à la variété infinie aligne dans ces jardins historiques de beaux spécimens de la palmeraie, des magnolias, eucalyptus, myrtes et autres fleurs polychromes. Ce monument de l'Alhambra islamique d'Espagne représente, avec la Grande Mosquée de Cordoue, le legs le plus significatif de la conquête arabo-islamique de l'Andalousie espagnole. Les organisateurs ne tarissent pas d'éloges sur la diversité des découvertes à tenter en dressant une typologie de l'art arabo-andalou partagé entre jardins scientifiques et mystiques en passant par les jardins poétiques et vergers. La présentation du programme au vernissage par le Commissaire de l'évènement Chérif Jah a été l'occasion de prendre connaissance avec une exposition conçue de façon moderne et interactive, riche de ses panneaux explicatifs, de sa photothèque et de ses illustrations inédites. Sans oublier les autres supports pour assouvir la curiosité des visiteurs que constituent les maquettes hydrauliques, les objets ethnographiques et agricoles andalous, les ouvrages de sciences médicales et de botanique en fac-similés, les appareils audiovisuels et olfactifs reproduisant les arômes typiques de l'Andalousie. Le succès remporté par cette manifestation tout au long de ses périples en Espagne, où la caravane a sillonné les villes de Madrid, Courdoue, Séville, Grenade, Tolède et Ronda, et au Maroc avec les partenaires Fondation ONA, ONEP, OCP, Agence de développement du Nord, Wilaya de Rabat et Commune urbaine d'Essaouira atteste d'une remarquable longévité transcendant les siècles de la culture et de l'art arabo-islamique dans sa dimension andalouse.