L'école nord-américaine du management moderne, chevillé au pragmatisme et à la valeur ajoutée refait surface au Maroc, plus précisément dans l'espace académique de la RAM, pour inciter les dirigeants et cadres d'entreprises à se muer en des leaders aptes à améliorer leurs performances en optimisant leurs résultats professionnels. Bref, à devenir des managers Performex. Et nous revoilà ramenés les pieds bien sur terre, après avoir été enivrés de rhétoriques savantes et de discours colorés aux derniers cris des sciences managériales, pour réapprendre les fondamentaux de base de la gestion des entreprises et des hommes. Deux certitudes s'imposent dans l'esprit de tous ceux qui commandent, organisent, coordonnent et animent des équipes de travail. Primo, «la stratégie, ce n'est que de l'exécution», comme savent si bien le faire les anglo-saxons pragmatiques en diable. Deuxio, «le génie, c'est 1% d'inspiration et 99% de sueur», autrement dit, d'effort pratique et concret. Si bien que de nos jours, le bien-fondé des visions sectorielles et de fiabilité des stratégies de réformes socioéconomiques pour le développement durable, se mesurent à l'efficacité pratique de concrétisation des objectifs et la performance des résultats. Pour cette excellente gymnastique de remise en forme des managers, la RAM Académy, en abritant, le mardi 25 mars, une conférence-débat sur «les stratégies d'exécution : le modèle Performex» animé par Vincent Sabourin, a encore pris les devants au plan national des débats sur l'entreprise, en initiant dans nos murs une réflexion sur les nouvelles techniques managériales qui font recette dans le monde. Surtout quand les droits d'auteur sont nord-américains et que se mettent de la partie des partenaires de référence, à l'instar des experts et consultants canadiens du GRES (Groupe de recherche sur les stratégies d'exécution) et de l'ESG UQAM (Ecole des sciences de gestion de l'université du Québec à Montréal). Cinq moteurs pour des managers performants La communication du professeur Sabourin se voulait autant concrète que possible en invitant les dirigeants, opérateurs et cadres présents à s'exercer, dès le lendemain en situation de métier, à l'application des enseignements et conseils prodigués à la RAM Academy. En animant des échanges autour des questions clé : «Souhaitez-vous améliorer la performance des managers de votre organisation. Souhaitez-vous faire en sorte que vos managers atteignent dans une plus forte proportion les objectifs de votre organisation ?». Nul besoin de chercher plus loin la réponse développée par l'animateur : Performex qui se définit comme «une intervention qui repose sur les 5 moteurs de la performance d'un manager œuvrant dans une organisation: le moteur des Règles (clarifier les objectifs), des Emotions (faire adhérer), des Initiatives (traduire en projets), de l'Action concrète et immédiate (faire face aux urgences) et de l'Intégrité (exécuter fidèlement). Cette technique, conçue et enseignée par l'orateur qui capitalise 18 ans d'expertise avec les managers publics et privés un peu partout au Maghreb, en Afrique, dans les pays arabes et en Amérique du Nord, permet aux dirigeants de «développer leurs compétences dans l'exécution des objectifs de l'entreprise et de mettre en pratique un plan d'action» déclinant le projet personnel d'exécution des objectifs pour chacun des managers. A l'aide d'une grille Performex, comprenant les meilleures pratiques (il en a dénombré 25) pragmatiques, tant au niveau du profil individuel que dans celui des organisations. Implémentation, coaching, engagement individuel, suivent pour garantir un retour sur investissement apte à multiplier par dix les résultats (généralement évalués à 10 dollars pour 1 dollar investi). D'ailleurs, l'UQAM où il enseigne délivre des MBA qui ont eu comme candidats de gros calibres, notamment algériens à l'instar de la Sonatrach, Télécoms et autre Sonelgaz. Les pratiques d'exécution pour l'amélioration des performances, pouvant faire l'objet d'une formation en séminaire interactif durant deux journées, favorisent le passage d'un leadership d'autorité à un «leadership d'engagement ouvrant la porte à la mobilisation et à la responsabilisation». Réussissant, ce faisant, à se muer en leader performant, capable d'obtenir des engagements en franchissant qualitativement les deux paliers préalables, que sont le leadership opérationnel reposant sur l'autorité et les «jeux de pouvoir» et le leadership administratif consistant à négocier et marchander en usant de son influence. Conduire des pratiques d'engagement avec son équipe, lever les obstacles à la performance (urgences, manque de moyens, clarification des objectifs…), diminuer les fausses urgences…illustre quelques exemples des meilleures pratiques auxquelles doivent se discipliner les managers adhérant à cette école de pensée. En un mot, les dirigeants sont invités à reprendre goût à un pragmatisme qu'ils ont tendance de plus en plus à mettre en veilleuse, en gravissant les étages hiérarchiques. A la clôture de la conférence, le PDG du Groupe RAM a pris soin de lier l'utilité des stratégies d'exécution pour l'optimisation des performances managériales à l'impératif de réaliser les ambitions de la compagnie aérienne engagée dans une «concurrence féroce» à l'heure de la mondialisation et de l'Open Sky. Driss Benhima a mis l'accent sur la nécessité de mobiliser toutes les capacités et compétences individuelles et collectives des cadres de la RAM invités à améliorer leurs résultats, compte tenu du nouveau contexte économique international.