Le mouvement islamiste interdit en Tunisie, qui avait eu, par le passé, recours à la violence et le terrorisme pour s'imposer, est, semble –t-il, en train de faire marche arrière sur ses positions et, par là, tenter de prendre des contacts avec le pouvoir. En effet, son chef, Rached Ghannouchi, qui a choisi Londres pour lieu d'exil, n'a pas du tout tardé à féliciter Mohamed Al-Materi, gendre du président, Zine El-Abidine Ben Ali, qui vient de créer une radio religieuse baptisée «Al-Zeïtouna», en référence à la grande mosquée. Ghannouchi qui estime dans le communiqué qu'il a signé, que ce projet «participera à instaurer un média sérieux, face à celui qui ne rend pas jusqu'ici, service, à la société tunisienne». Si certains proches de l'opposant tunisien continuent à démentir que ce communiqué émanant personnellement de leur chef n'est pas complaisant à l'égard du pouvoir tunisien, d'autant qu'il ne vise pas d'ouvrir des canaux avec lui, les observateurs tunisiens les plus avisés, dont certains ont de la sympathie pour l'opposition tunisienne, affirment que Ghannouchi fait tout pour mettre fin à cette guerre menée depuis de longues années. Surtout lorsqu'on sait qu‘un courant au sein d'Annahda pousse à mettre fin à cette rébellion.