Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, sur l'état et les progrès des négociations sur le Sahara, fait état d'une satisfaction qui est, au demeurant, en deçà des conditions requises, pour mener à bien un processus de négociations. Seuls le dialogue et l'esprit de compromis peuvent aboutir. Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, sur l'état et les progrès des négociations sur le Sahara est fin prêt. Respectant le délais fixé par le Conseil de sécurité, il fait suite à la résolution 1754 (2007) dans laquelle «le conseil demandait au parties d'engager des négociations de bonne foi, sans conditions préalables, en tenant compte des développements survenus les mois précédents». Le Secrétaire général, rappelons-le, a été prié de présenter au Conseil, avant le 30 juin 2007, un rapport sur l'état d'avancement de ces négociations sous ses auspices et les progrès réalisés. Le Conseil de Sécurité avait exprimé «son intention de se réunir et examiner ce rapport». Chose désormais, sur l'agenda onusien, puisque le rapport, sujet ces derniers temps de plusieurs cogitations algéro-polisariennes, pour le moins anachroniques, est officielle et définitive. D'autant plus que le second round des négociations, entre le Maroc et le Front Polisario est fixé au 10 août prochain, toujours à Manhasset. Le rapport avait déjà été publié, dans un premier temps, sur le site du Conseil de sécurité, avant de faire l'objet de révision, apparemment, sur demande de différentes parties. Les «observations et recommandations» de l'envoyé personnel du SG de l'ONU, Peter Van Walsum, ne figurent effectivement pas sur la version définitive et officielle du rapport. Ce chapitre, Walsum l'a préservé aux membres du Conseil pour plus tard. Le rapport de Ban Ki-Moon a indiqué de manière claire et franche que, dans ses observations finales, son envoyé personnel «s'est déclaré satisfait du climat positif qui avait présidé aux négociations». Sans pourtant manquer de signaler que «cela ne suffisait pas pour mener à bien un processus de négociations». Une conclusion qui tire son origine, selon le document, de l'écart qui sépare les positions des deux parties qui «sont demeurées très éloignées en ce qui concerne la définition de l'autodétermination». Bien que le Maroc et le Polisario «aient tous deux confirmé leur respect du principe de l'autodétermination et accepté la résolution 1754», comme mandat pour les négociations. Consultations élargies Dans son rapport, Ban Ki-moon revient sur l'ensemble des contacts menés par son envoyé personnel, depuis le 30 avril 2007, avec l'ensemble des parties intéressées et concernées par les négociations, dont l'Algérie et la Mauritanie, en leur qualité de pays voisins, mais aussi avec les Etats-Unis, la France, l'Espagne, la Russie et le Royaume Uni. «Au cours de ces entretiens, note le rapport, il (Walsum) a perçu la volonté de conserver l'élan dans le sens d'un processus de négociations». Un passage obligé qui fait écho à une déclaration précédente de Walsum dans laquelle il défend, sans ambages, la position marocaine. Il est à rappeler, sur ce registre, qu'il avait souligné que l'initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie dans la région du Sahara constitue «l'aboutissement d'un processus de consultations élargies, aux niveaux national et international», rappelant que «l'autodétermination n'est pas synonyme d'indépendance», avait–il précisé lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York. Le dernier rapport de Ban Ki-moon rappelle, dans ce sens, «la volonté de fournir le soutien politique et l'assistance, qui permettraient de rendre les négociations possibles». Il est significatif de noter que le rapport fait état de la volonté de continuer le processus. Etant donné, que les parties ont réaffirmé leur attachement mutuel au processus et semblent «résolues à éviter d'être à l'origine d'une rupture des négociations». Ban Ki-moon a également levé le voile sur le déroulement, jusqu'ici un secret des Dieux des Nations Unies, des séances de travail des négociations. Parfois dans le détail. Feuille de route On apprend ainsi que le secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe qui a ouvert la réunion du 18 et 19 juin dernier, a souligné qu'il importait d'instaurer un climat de bonne foi et de confiance mutuelle. Du coup «le succès ou l'échec des négociations seraient fonction en dernier ressort, de la volonté politique des parties, de régler leurs différends par la voie du dialogue et dans un esprit de compromis». Un désaveu cinglant, aux enchères tout aussi guerrières que séparatistes, ouverts depuis la rencontre de Manhasset par Abdelaziz et ses supporters. Fait marquant : alors que le Secrétaire général des Nations Unies rend public son rapport, quatre-vingt dix-neuf membres de la chambre des Communes, ont signé une motion de soutien à l'initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara. Dans cette motion, les députés britanniques, représentant toutes les formations politiques du Royaume-Uni, soulignent avoir accueilli «favorablement l'initiative marocaine, d'accorder une large autonomie au Sahara», relevant que cette initiative «offre l'opportunité de répondre aux revendications des séparatistes, en garantissant à tous les Sahraouis, à l'intérieur comme à l'extérieur du territoire, un rôle important dans les instances et institutions de la région, tout en reconnaissant la souveraineté et l'intégrité du Maroc». Une motion qui n'est pas sans rappeler une autre. Celle des sénateurs américains. Qui a effectivement coïncidé avec le premier round des négociations. Plus d'un hasard du calendrier : un présage !