Evènement riche en émotions et en valeurs symboliques, la Semaine Tout en Couleurs, initiée par les partenaires La Fondation ONA, l'ONCF et l'Institut Français de Casablanca, avec la participation active de l'artiste-peintre Mehdi Qotbi, a démarré sur des chapeaux de roue. C'est l'ONCF qui a donné le coup d'envoi, le mardi 19 juin en gare de Casa-Port, à une semaine multicolore rendue «mobile» par la grâce du train et qui restera gravée dans les mémoires aux tonalités magiques de l'arc-en-ciel. Ces mêmes couleurs chaudes se retrouvaient dans le TNR, où une voiture spécialement aménagée s'est transformée, pour l'occasion, en galerie d'exposition artistique itinérante, accueillant les œuvres d'art choisies des lauréats des élèves et lycéens casablancais. Et pendant une semaine, Ce train-exposition régalera les milliers de navettistes et d'usagers qui voient, ainsi, leur voyage agrémenté d'une touche culturelle, que l'ONCF ajoute à son palmarès d'entreprise citoyenne, de plus en plus axée sur le mécénat culturel et artistique. Cette manifestation, étalée dans la période courant du 20 au 30 juin, verra également exposer, les œuvres du grand artiste français Hervé Di Rosa, un champion de «l'art modeste», qui durera jusqu'au 20 juillet prochain. Cet évènement, désormais institué en tradition annuelle, a mis en compétition les jeunes talents de six établissements scolaires (Lycées Lyautey et Juan Ramon Jimenez, l'Ecole des Beaux arts, le CPR, Al Khansa et Anas Ibnou Malik) de la capitale économique, dont les plus brillants ont été primés le mercredi 20 juin, en étant récipiendaires de la dizaine de prix offerts par les sponsors, dont des «cartes tout réseau» valable de 1 à 3 mois, de l'ONCF. Les œuvres de peinture sont exposées à l'Institut français et la Villa des Arts de Casablanca, ainsi que dans l'Espace Actua, l'Institut Cervantès et l'Ecole des Beaux arts. Plusieurs galeries sont aussi associées à cette manifestation, qui est une première qui en appellera d'autres. «La Semaine Tout en Couleurs, est une initiative innovante, qui vise à promouvoir les jeunes talents et à sensibiliser un très large public à l'art et à ses espaces d'expression», ont expliqué les partenaires organisateurs. C'est surtout un évènement artistique qui a pour «objectif d'encourager la peinture auprès des établissements éducatifs, écoles, collèges, CPR, et lycées», ont ajouté les protagonistes. Ces derniers ont vivement réagi contre l'idée d'un concours inspiré par un choix «élitiste», en ciblant des établissements «branchés» pour exclure ceux des quartiers défavorisés. «Non, pas du tout, ont-ils tenu à préciser, il s'agit d'une démarche élitiste, soit, mais que nous voulons rendre accessible au plus grand nombre. Nous voulons faire de l'élitisme pour tous». De son côté, le Directeur Général de l'ONCF, qui a animé le parcours du TNR-Exposition de Casa jusqu'à Rabat, a insisté sur le rôle que joue l'entreprise ferroviaire, dans l'accessibilité la plus large possible des citoyens à la culture et à l'art. «Nous devons faire tomber les barrières pour la démocratisation de l'art», a insisté Mohamed Rabie Khlie, en ouvrant la voie à des milliers de Marocains et d'usagers des trains, pour aller à la découverte de la richesse culturelle et artistique du Maroc. Le mécénat culturel de l'ONCF a déjà fait mouche, auparavant, lorsqu'il avait organisé, en partenariat avec l'Institut Ghoethe, les éditions du Ciné-Rail à travers le réseau national. Et la valeur ajoutée du Rail, c'est d'offrir l'opportunité à ses clients et au public de pouvoir voyager au ryhtme de l'art et de la création. Un soutien du rail reconfirmé, en la circonstance par son premier responsable en ces termes : «Cette initiative me paraît devoir être saluée d'abord, parce qu'elle encourage les jeunes artistes peintres en herbe et parce qu'elle permet de se familiariser avec les beaux arts, qui doivent être accessibles à tous». Ces dispositions engageantes ont été appuyées par le témoignage de Rachid Slimi, président de la Fondation ONA, qui a déclaré en substance : «Le choix original du train pour abriter la cérémonie de lancement est symbolique à plus d'un titre : il illustre le mouvement, or, la peinture est faite de mouvements et le train est synonyme des liens sociaux qui se nouent lors d'un trajet, ces mêmes liens sociaux sont également le fruit de rencontres dans une galerie…face à des tableaux».