Les visites de la délégation marocaine aux pays latino-américains ont été un franc succès. Les réactions ont été favorables, voire très positives. L'offensive marocaine doit beaucoup à la dynamique actuelle et le savoir faire diplomatique de ses meneurs. "Intelligente, importante»: recevant les émissaires royaux, Mohammed Benaissa, ministre des affaires étrangères et de la coopération et Khallihenna Ould Errachid, président du Conseil Royal Consultatif pour les affaires Sahariennes, le président Péruvien, Alan Garcia, a fortement salué l'initiative marocaine d'autonomie des provinces sahariennes. Dans une déclaration à la presse, le président a affirmé que le gouvernement suit «avec beaucoup d'intérêt la proposition d'une autonomie avancée». Laquelle autonomie qu'il a comparé aux «modèles européens». Et pour cause. «Le Maroc, note le président péruvien, offre le bon exemple de pays qui se modernise et avance économiquement». Et d'ajouter : «les Sahraouis vont saisir le caractère positif de cette initiative». Ils ne seront pas les seuls : «cette initiative, note le chef de l'Etat péruvien sera favorablement accueillie aux Nations Unies». La position péruvienne sanctionne ainsi, le brio et la performance de la délégation marocaine, certes, mais elle s'inscrit également dans le droit-fil de la sagesse du Pérou. Son élite actuelle, fortement imprégnée par la culture du dialogue et de l'entente, a toujours été du côté de la légitimité. En témoigne ses positions passées, et la grande réceptivité et l'appui nécessaire de la part des hommes politiques, des parlementaires, des officiels et des intellectuels vis-à-vis des positions du Maroc relatives à la question du Sahara. Il y a une année, M. Benaissa, effectuant un déplacement à la capitale du pays, Lima, avait mis en exergue le «soutien des autorités péruviennes aux initiatives du Royaume visant à dépasser l'impasse actuelle dans laquelle se trouve la question du Sahara» afin d'avancer vers une solution politique, définitive et négociée entre les parties concernées. C'était l'époque du président Alejandro Toledo. Une réaction reprise, un an plus tard, par le Président Garcia, pour qui «l'initiative royale va dans ce sens» et «constitue un pas vers une solution qui permettra de surmonter l'impasse actuelle». Chances de réussite Le Pérou, où le ministre marocain des affaires étrangères, en grand hispanophone, se sent bien chez lui, a certainement changé d'équipe aux commandes. Mais, l'indéfectible lien à la légalité internationale et au droit des peuples à l'intégrité territoriale est resté le même. Une autre capitale, un même soutien: 24 heures plus tard, la délégation marocaine retrouve les mêmes positions de principes et de bon sens. Arrivés à Bogota, la capitale colombienne, les émissaires royaux ont eu des entretiens avec le vice-ministre et ministre colombien des Affaires étrangères par intérim, M. Camillo Reyes. À l'issu de cet entretien, le responsable colombien a indiqué que la première «réaction de son pays à l'égard de la proposition marocaine est «très positive». Et d'ajouter : «la Colombie soutient les efforts visant à trouver une solution définitive» au différend dans la région. Un soutien, mâtiné d'une note d'amitié: «le pays exprime sa gratitude envers le peuple frère et ami du Maroc». Au Pérou, comme en Colombie, la délégation marocaine a plaidé la cause du pays auprès de toutes les composantes des deux nations. Composantes tout aussi institutionnelles que politiques. La preuve que la dynamique diplomatique nationale s'est mise en branle-bas de combat, forte, bien évidemment d'un soutien national à toute épreuve. Et surtout d'un esprit d'offensive soutenu et qui met toutes les chances de réussite de son côté.