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La mue d'un secteur rentable, mais complexe
Publié dans La Gazette du Maroc le 28 - 10 - 2002


L'arrivée du Mégarama bouleverse le paysage
Le nombre limité de salles à l'origine d'un retard
Distribution : un marché cloisonné
L'heure du repositionnement
Depuis l'arrivée du Mégarama, le paysage des salles cinématographiques a connu un bouleversement important. D'une dizaine de salles de première projection, Casablanca est passée à plus de 24 salles.
Aux quelques milliers de places disponibles, 3.600 sont venues s'ajouter. Alors que parallèlement, les professionnels sont unanimes à ce sujet, la fréquentation est en baisse particulièrement cette année. Quel avenir peut-on prédire pour les salles obscures ?.
L'une des raisons de cette défection, selon Amal Benbarka, administrateur du Dawliz, est imputable au développement rapide du piratage des chaînes numériques des satellites. Les clients potentiels ont aujourd'hui la possibilité de suivre un film, quelques semaines après sa sortie sur des chaînes de télévision numériques. Les salles de cinéma ne suivent que difficilement la cadence. Y a-t-il une porte de sortie pour maintenir le cap ? Oui, répondent la plupart. Le Mégarama s'est fixé comme objectif de diffuser les films dès leur sortie en France, ou, tout au moins, en même temps que les salles parisiennes. «Plus tôt est diffusé un film dans les salles au Maroc, mieux sont ses chances d'être rentabilisé», explique David Frauciel, directeur du Mégarama. Il explique que dans ces conditions, on profite de l'effort de communication du producteur tout en court-circuitant les génies du piratage de Derb Ghallef. C'est devenu une nécessité pour le groupe français, d'autant qu'avec 14 salles dans son multiplex, ce dernier est tenu d'avoir des films de manière plus fréquente que ses concurrents.
Certains distributeurs pensent, d'ores et déjà, que le pari est difficile à tenir, compte tenu du nombre limité de salles où il est permis de faire une première diffusion d'un film. Pari d'autant difficile que pour rentabiliser un film, sa diffusion dans plusieurs salles à la fois est nécessaire. En tout cas, le Mégarama compte faire appel à l'ensemble des distributeurs afin de les sensibiliser sur cette nécessité. Car en définitive, ce sont eux qui tirent les ficelles et qui gèrent la diffusion dans les salles.
Pour l'heure, il en existe plusieurs qui commercialisent la production mondiale au Maroc. Mais quatre d'entre eux sont donnés comme
les mastodontes du secteur qui représenteraient de grandes maisons américaines. Il s'agit, certes, de quatre sociétés, mais il n'en demeure pas moins qu'aucune n'empiète sur la chasse gardée de l'autre. Il existe, semble-t-il, des cloisons bien établies, des frontières scrupuleusement respectées, et une sorte d'entente tacite au bénéfice de la profession,
dit-on.
Parmi eux, on cite Maghreb Modern films représentant la 20th Century Fox. Le nom de la société MID, dirigée par M. Benkirane, revient également. C'est cette dernière qui serait chargée de la distribution des films de la Warner-Bros. Charles Zafrani, à travers la société Specima, est aussi l'un des acteurs qui font l'échiquier du cinéma au Maroc. Enfin, le Royal Sodi Films, que dirigeait Dounia Benjelloun, fille du banquier Othman Benjelloun, se veut le représentant de la Columbia. Royal Sodi film appartient toujours au groupe Finance.com.
Ce partage du marché en fonction de la production de chaque maison fait en sorte que la concurrence est presque inexistante. L'oligopole caractérise ce secteur, dans la mesure
où chacun des protagonistes est positionné sur un segment précis. De sorte qu'il est permis de distribuer les films au compte-gouttes sans s'exposer aux risques de surenchère de la part de la concurrence. Car, il est clair que pour pouvoir distribuer directement les films des maisons de production en évitant de passer par un des distributeurs traditionnels, il faut en payer le prix cher auprès du producteur. Or, il semble aujourd'hui que le contexte ne se prête pas à une guerre des prix d'acquisitions des films.
Ce n'est pourtant pas l'avis du nouvel arrivant, le Mégarama. Ce dernier estime que le jeu en vaut peut-être la chandelle. Fort qu'il est des tarifs assez élevés qui sont pratiqués dans ses salles, il pourrait être tenté de lever la barre assez haut. Il appartiendra dès lors aux autres
salles et peut-être aux distributeurs eux-mêmes, de revoir leur copie.
L'arrivée de ce géant qui s'est payé une place de 200 millions de dirhams sur la côte, pourra-t-il changer les choses ? Difficile d'y répondre. Mais il aurait dans ce cas une conséquence certaine pour les autres salles. Elles ne pourront jamais suivre son rythme. Et elles seront dans ce cas obligées de diffuser une, deux, ou trois semaines plus tard certains films. Or, selon des professionnels, il est nécessaire que les films soient distribués dans plusieurs salles à la fois pour pouvoir être rentabilisés.
Par ailleurs, un responsable de la société Royal Sodi films explique que pour pouvoir projeter un film en même temps qu'à Paris, il est nécessaire d'acheter une dizaine de copies neuves. Ce luxe correspond à un effort supplémentaire d'environ 15.000 dirhams par copie qui risque de se répercuter sur les tickets d'entrée. Mais peut-être que le nœud du problème est situé dans le nombre de salles limité qui ne permet pas une diffusion des nouveautés dans les mêmes délais qu'en Europe.
Il convient de mettre en exergue le fait que les films qui arrivent au Maroc trois, quatre ou cinq semaines après leur sortie, ont déjà été visionnés en France. C'est donc une copie déjà utilisée qui est projetée dans les salles marocaines. Il s'agit là d'un moyen astucieux de ne pas s'acquitter des 15.000 dirhams que nécessite une copie neuve.
A côté de ce débat sur la distribution des films, il ne fait aucun doute que les 14 nouvelles salles du Mégarama ont une autre conséquence. Au niveau de Casablanca, tout au moins, on assiste à une redéfinition du paysage. Le Mégarama a quelque peu rogné sur la clientèle des anciennes salles qui jouissaient jusqu'ici d'une situation confortable. Selon David Frauciel, la fréquentation de ses salles atteint aujourd'hui quelque 15.000 entrées par semaine. Dès l'ouverture, elle tournait déjà autour de 10.000. Les six salles de Dawliz affichent relativement la même fréquentation, soit environ un peu plus d'un millier de personnes par salle et par semaine. Mais, Amal Benbarka reconnaît qu'il y a eu une baisse par rapport à la même période de l'année dernière. Un recul qu'elle impute tout aussi bien à l'arrivée du Mégarama qu'à des facteurs divers tel le développement fulgurant du numérique. Mais elle affiche une confiance en l'avenir car, dit-elle, «le Mégarama va aujourd'hui s'attaquer à une clientèle qui ne fréquentait que très peu les salles». «Il s'agit notamment de la classe aisée résidant à Anfa, Californie entre autres quartiers huppés de la ville», ajoute-t-elle. De sorte que dans quelques mois, la donne définitive sera fixée et elle promet de ne pas en sortir perdante.
Quoi qu'il en soit, les autres salles sont conscientes qu'un repositionnement est nécessaire pour s'assurer un avenir plus prometteur. «Nous avons déjà entamé une baisse des prix», explique Amal Benbarka. Alors que le Mégarama affiche un prix de 45 dirhams pour la plupart de ses séances, à l'exception du lundi et de la matinée (30 DH), l'accès aux salles du Dawliz Corniche qui était à 35 DH se paye aujourd'hui 25 DH.
La rénovation, l'effort d'investissement et l'amélioration du service sont aussi des termes qui reviennent souvent dans le langage des professionnels de Casablanca. C'est dire que les uns et les autres espèrent continuer à attirer les cinéphiles. Le Mégarama mise sur les prochaines sorties afin d'atteindre sa vitesse de croisière. Son directeur, David Frauciel affiche l'ambition d'atteindre les 20, 25 ou 30 mille entrées par semaine. Il compte s'appuyer sur le Harry Poter II, le prochain James Bond, le Gang de New York réalisé par Martin Scorcese avec Dicaprio et le Seigneur des anneaux II.
Les distributeurs ont vu, pourtant, dans l'arrivée du Mégarama une nouvelle manière de développer leur activité. Mais celui qui est aujourd'hui un client important risque d'être bientôt un concurrent.


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