Habous est un quartier de Casablanca érigé entre les années 1920 et 1940 pour faire face à l'arrivée de plusieurs familles de négociants, qui affluaient des quatre coins du Maroc (spécialement de la ville de Fès) et dans le cadre de la politique de Lyautey qui consistait à séparer les lieux de résidence européens des lieux de résidence des marocains. Un site vivant dans l'histoire du patrimoine du pays. C'est dans la partie Sud de la ville, juste derrière le Palais Royal de Casablanca, que s'étend le quartier des Habous. Il représente, avec ses placettes et ses ruelles bordées d'arcades, un exemple réussi d'adaptation moderne des fonctions traditionnelles d'une médina. Cette nouvelle médina est en fait née du plan d'urbanisme entrepris par le Général Lyautey dans les années 20. Le quartier des Habous a été construit dans un but précis : résorber les bidonvilles qui se multipliaient aux abords de la cité. Le développement rapide de Casablanca attirait, de tout le pays, des milliers de gens en quête d'un emploi. Ceux-ci s'installaient près de l'ancienne médina, puis dans le centre de la ville, dans de misérables campements de fortune. On éleva donc une médina neuve où, tout en respectant le style et les habitudes traditionnels, les architectes obéirent aux règles de l'urbanisme moderne. Mais les objectifs politiques de ce projet sont clairs. Il s'agit d'éviter les frictions. Selon Laprade, «Agriculteurs venant du bled, ouvriers du port et des usines peuvent vendre ou acheter, prier ou s'amuser sans aller encombrer la ville européenne». La grande extension Tout d'abord destinée à loger la population rurale venue chercher un emploi à Casablanca, la nouvelle médina fut rapidement prise d'assaut par les familles aisées de la ville, attirées par les charmes d'une alliance réussie entre tradition et urbanisme moderne. Il est vrai qu'avec ses ruelles, ses petites places, ses arcades en pierre et ses échoppes traditionnelles, la nouvelle médina est un lieu des plus authentiques. Le quartier des Habous a en effet été entièrement conçu sur le modèle de la médina traditionnelle. Il abrite mosquées, bains maures, boutiques isolées ou regroupées en «kissariat», «fondouk», marché… Bref, tous les grands éléments urbains propres au rite et à la vie musulmane. Le quartier des Habous est aussi une zone qui devait répondre à la culture des Marocains qui n'avaient pas encore dans les années 20 et 30 l'habitude d'habiter dans des immeubles. Ce type de constructions individuelles pour des familles convenait au goût et aux habitudes des citoyens marocains venus d'autres régions.