Il n'aura pas fallu beaucoup de temps au jeune holding constitué en 2004 par la fusion des trois sociétés Attacharouk, la SNEC et l'ANHI, en attendant l'intégration en cours des ERAC dont la mutation en société anonyme est dans le circuit institutionnel d'approbation, pour briguer le leadership national en tant qu'aménageur et investisseur public. Avec à la clé des résultats remarquables d'activité et financiers et des indicateurs oscillant nettement au-dessus de la moyenne des entreprises publiques marocaines. L'excellente santé économique et financière d'Al Omrane, confirmée à la rencontre du mercredi 27 décembre, dans la foulée de la dernière session du dernier Conseil de Surveillance du holding préside par le Premier ministre Driss Jettou, ne souffre d'aucune contestation. Un mot sur cette réunion, le mardi 19 décembre, de l'instance regroupant les actionnaires du holding : elle fût consacrée à l'évaluation de l'une des principales réformes engagées par le gouvernement dans le secteur de l'habitat, qui se traduit par la refonte de l'ensemble des opérateurs publics de l'habitat et la création du Groupe Al Omrane. À ce titre, les derniers développements intéressent la mutation en cours d'approbation parlementaire des sept ERAC en sociétés anonymes, pour être absorbées dans la fusion du holding Al Omrane, appelé à devenir le Groupe Al Omrane en 2007. Le redressement salutaire de ces établissements régionaux et leur restructuration sur des bases de rentabilité plus actives, se sont avérés payants à telle enseigne que le dernier ERAC qui pâtissait d'une situation difficile en termes d'équilibres financiers sera bénéficiaire au terme de l'exercice 2006. «Les efforts entrepris par le gouvernement pour la mise à niveau des ERAC, notamment pour assurer la liquidation de leur endettement et leur capitalisation, ont permis de les préparer à être transformés en Sociétés anonymes et filialisés au Holding d'Aménagement Al Omrane ; ce qui fait l'objet aujourd'hui d'un projet de texte de loi en cours d'examen par le Parlement», ont tenu à souligner, sur ce sujet, les membres du Directoire. Auparavant, rappelons que dans la foulée de la création, en 2004, du holding né de la fusion des sociétés ANHI, Attacharouk et la SNEC, deux sociétés filiales régionales ont été mises en place dans le cadre de la poursuite de la réforme en 2005 et 2006, en l'occurrence Al Omrane Janoub et Al Omrane Al Boughaz, dans l'objectif de promouvoir les actions d'habitat social dans ces régions. On y ajoutera une troisième société créée, à savoir Al Omrane Tamesna, qui consacre son activité à la nouvelle ville située à proximité de la capitale du Royaume. «Nous ne sommes pas un concurrent» Quant au Groupe Al Omrane, fort de la fusion de sa dizaine d'opérateurs, la SNEC, l'ANHI, Attacharouk et les ERAC, les ambitions de croissance interne sont revues à la hausse et l'entrée en Bourse de l'ancien holding, dont la faisabilité est assurée, n'est plus qu'une question de mois. Et à ce titre, le holding élargit l'éventail des ressources de développement qu'il est apte à mobiliser pour conduire les méga-projets en cours ou à venir, notamment les dizaines de milliers d'unités d'habitation un peu partout dans les différentes régions du Royaume, les programmes de villas économiques et les nouvelles villes, dont Tamesna à Rabat. Concrètement, en créant l'opportunité de pouvoir lever les fonds nécessaires sur la marché boursier en sus des voies classiques de crédits à l'économie ou à l'investissement auprès des bailleurs de fonds nationaux et étrangers. Mais quelle est la mission de ce holding d'aménagement ? a cette interrogation, le président du Directoire a vite fait de réagir pour clarifier les rôles et les genres en replaçant, à juste titre, tous les acteurs, chacun dans la nomenclature de leurs métiers et sphères de compétences. En effet, Abdelaziz Filali Belhaj a insisté pour persuader tous les opérateurs, clients et partenaires du secteur, que «le holding d'aménagement Al Omrane n'est pas une société concurrente des promoteurs immobiliers, qu'ils soient publics ou privés». Bien au contraire, le holding joue un rôle d'aménageur en mobilisant des réserves foncières, en assainissant le foncier et en produisant des terrains qu'il offre aux promoteurs immobiliers, pour la construction. Autrement dit, Al Omrane contribue à stimuler la concurrence entre les tous les opérateurs immobiliers selon des clauses conventionnelles consensuellement établies par tous les partenaires concernés. Filali Belhaj a d'autant apporté cet éclairage, qu'il reconnaît la logique d'efficacité et de célérité de réalisation des programmes de construction d'unités d'habitat dont est affublé le secteur privé. Donc, Al Omrane, en sa qualité de premier opérateur national en matière d'aménagement, intervient dans les actions de mobilisation des réserves foncières et opère sur le créneau des opportunités de terrains urbanisables qu'il est en mesure de procurer. Mais Al Omrane est également l'un des tous premiers investisseurs publics nationaux, sinon le premier en franchissant largement le cap des 4 milliards DH injectés dans les projets d'infrastructures d'habitat. Un cap qui sera porté encore plus haut avec une cagnotte de plus de 6 milliards DH en 2007.