La glande thyroïde est située à la face antérieure du cou et à sa partie moyenne, en avant de la trachée et de l'œsophage,juste sous la peau. Elle mesure 4 centimètres de haut sur 6 de large et pèse 20 à 30 grammes. Elle est formée de deux lobes. Le lobe droit et le lobe gauche sont reliés par un "pont" que l'on appelle l'isthme. Cette glande (en arabe : ghouddah) produit des substances chimiques appelées : hormones. Ces hormones passent directement dans la circulation sanguine. Pour cela on parle de glande endocrine à la différence d'une glande exocrine dont les secrétions se font dans les cavités (buccale par exemple, c'est le cas des glandes salivaires qui produisent la salive ) ou encore des glandes sudoripares qui secrètent la sueur sur la peau. Ce sont les cellules de la thyroïde qui produisent les hormones thyroïdiennes. Les hormones thyroïdiennes sont indispensables pour l'équilibre de l'organisme et pour le développement intellectuel, la croissance, la fertilité, la fonction cardiaque, le métabolisme des glucides et des lipides. Toute perturbation quantitative dans leur production va être à l'origine de troubles cliniques qui doivent être reconnus et traités. Produites en excès, elles sont à l'origine d'une hyperthyroïdie, en quantité insuffisante elles sont à l'origine d'une hypothyroidie. La situation normale et physiologique traduit ce qu'on appelle euthyroidie. L'iode, est un nutriment qui entre dans la constitution des hormones thyroïdiennes. Les sources d'iode résident dans les produits de la mer : le poisson, les coquillages, les algues et les crustacés ( 80à150 microgrammes pour 100 grammes de produit). Le sel de table auquel est adjoint l'iode permet de prévenir les goitre thyroïdiens. Les hormones thyroïdiennes sont : la triodo-thyronine ou T3 fabriquée en petite quantité par la thyroïde et comporte 3 atomes d'Iode. C'est l'hormone active. La tétra-odo-thyronine comporte 4 atomes d'iode et sera transformée au niveau de toutes les cellules de l'organisme en T3 qui est la forme active. Cette glande est commandée par une autre glande non moins importante qui est l'hypophyse. C'est une petite glande située au centre du crâne et qui commande plusieurs autres glandes. Son action sur la thyroïde réside dans la sécrétion d'une autre hormone: la TSH ou hormone stimulant la thyroïde de telle sorte que si les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) sont en sous production par rapport à leurs valeurs normales,la production de TSH va augmenter pour « donner le signal » à la thyroïde qui va réagir en produisant les hormones thyroïdiennes. Inversement la TSH va diminuer en cas d'hyperthyroïdie . Le dosage de la TSH, de la T3 et la T4 dans le sang constitue une première et importante étape dans les explorations biologiques de la fonction thyroïdienne pour vérifier le bon fonctionnement de la glande. En cas de surproduction (hyperthyroïdie) on parle de thyréotoxicose qui entraîne des troubles cliniques tels que fatigue importante, nervosité, tremblement des extrémités, chaleur et moiteur de la peau, amaigrissement, accélération du rythme cardiaque (tachycardies) etc….. Une hyperthyroïdie peut provenir de perturbations de l'ensemble de la glande. La maladie de Basedow représente la cause la plus fréquente. Quand c'est une partie de la thyroïde qui est en cause ce sera un nodule chaud ou nodule « toxique » ou un goitre multi nodulaire hyperfonctionnel. En cas d'insuffisance de production (hypothyroïdie) et comme les hormones thyroïdiennes interviennent dans le métabolisme général nous serons en présence d'un hypo métabolisme ce qui va entraîner un ralentissement de tout l'organisme avec une fatigue générale, une frilosité, une constipation, des troubles cutanés, une prise de poids et un ralentissement du rythme cardiaque et un ralentissement des capacités physiques et intellectuelles. Cette situation relativement rare est la conséquence d'une hypothyroïdie congénitale ou acquise comme c'est le cas des suites d'une intervention chirurgicale (ablation de la glande) ou d'une destruction de la thyroïde par les rayons (radiothérapie cervicale) ou encore un traitement par l'iode radioactif. La thyroïde peut encore tomber malade parce qu'elle présente une inflammation. On parle de thyroïdite. Cette inflammation peut être aigüe accompagnant une infection générale, subaigüe en rapport avec une infection virale ou encore une inflammation chronique. Votre médecin de famille saura vous orienter vers un spécialiste des glandes (Endocrinologue) car c'est une situation de grande connaissance et maîtrise des instruments para cliniques, biologiques et radiologiques pour établir le diagnostic juste et proposer le traitement adapté à la situation clinique. La glande thyroïde peut aussi présenter des anomalies de forme, en augmentant de volume de façon focale ou globale .Un nodule peut apparaître et se traduire par une petite boule ferme comme une bille que votre médecin peut palper et préciser par des examens complémentaires (échographie et/ou scintigraphie).Les nodules peuvent être isolés ou multiples et la taille de la glande thyroïde peut rester normale ou augmenter de volume. Les nodules de la thyroïde sont fréquents dans la population générale (environ 5%) et plus retrouvés chez la femme que chez l'homme (le ratio est de 4 /1). Les nodules sont bénins 9 fois sur 10. Mais attention il peuvent aussi traduire un cancer (10%). Un examen spécial permet de se renseigner sur la fonctionnalité (hyperfixiant , hypofixation ou isofixiant). C'est la scintigraphie thyroïdienne réalisée par un spécialiste radio-isotopiste. Un nodule est dit chaud (5 à 10 % des cas) quand il fixe intensément par rapport au reste de la glande le produit radioactif qui a permis sa détection grâce à un capteur de rayonnement radioactif au cour de cette scintigraphie thyroïdienne. Le nodule chaud est bénin dans la plupart des cas. (Il est dit bénin parce qu'il est fait de cellules non cancéreuses) et la biologie de la glande montre des niveaux d'hormones normaux ou supérieurs aux normes. Un nodule est dit froid (90% des cas environ) quand il ne fixe pas le traceur radioactif car il est constitué de cellules thyroïdiennes anormales ; tandis que le reste de la thyroïde fixe normalement le traceur radioactif. Un nodule froid doit être opéré selon des critères que retiendra votre médecin traitant car la nature exacte des cellules qui le constituent ne peut être précisée que par l'examen microscopique de la pièce opératoire. Une autre anomalie morphologique de la glande thyroïde est le goitre qui correspond à une augmentation globale et bénigne du corps de la thyroide. Le goitre n'est ni une inflammation ni un cancer de la thyroïde et touche environ 10 % de la population. Souvent familial il est à prédominance féminine (6 femmes /1 homme). Il subit généralement l'influence des épisodes de la vie génitale chez la femme (puberté, grossesse, ménopause). Il est endémique dans des régions pauvres en iode ou sporadique se rencontrant çà et là. Le bilan biologique montre des hormones à un niveau normal. L'échographie et la scintigraphie en précisent la structure et les mesures. Le goitre peut être homogène ou hétérogène, il est alors le siège de plusieurs nodules. Pour cela on l'appelle goitre multi nodulaire. Les mêmes examens seront utiles pour préciser ce goitre multinodulaire.Si le traitement n'est pas fait le goitre peut devenir volumineux et plonger dans les espaces mous du cou et venir comprimer d'autres organes comme la trachée, l'œsophage, et les nerfs (récurrents, responsables de la phonation). Devant ces anomalies il sera souvent décidé par votre médecin, le recours à une intervention chirurgicale .C'est souvent la crainte d'un cancer ou une augmentation importante du volume de la thyroïde qui feront choisir cette option. La chirurgie peut consister à enlever la totalité de la glande (thyroïdectomie totale), ou une ablation presque totale (des 4/5 èmes : thyroïdectomie subtotale), ablation de la moitié de la thyroïde (lobectomie droite ou gauche) ou simple ablation d'un nodule. Le choix de l'une ou l'autre des méthodes dépend bien entendu de la nature des lésions pathologiques qui sera précisée par les éléments du bilan demandé. Dans tous les cas il sera procédé à un examen microscopique de la pièce opératoire qui se fera pendant l'acte opératoire. Le résultat de cette étude faite par un autre spécialiste (pathologiste) qui est remis par écrit au chirurgien lui permettra de moduler son acte opératoire en fonction de cette lecture microscopique. La chirurgie de la glande thyroïde n'est pas difficile pour un chirurgien expérimenté. Elle se fait sous anesthésie générale en observant les précautions d'usage.