La médecine du sport. C'est là un volet que l'on a tendance à oublier et qui bien évidemment a sa place et toute son importance dans tout succès à l'actif de l'équipe comme dans les déboires, au passif de celle-ci. Mais il est peu probable que l'on en soit conscient dans le contexte footballistique marocain. Quel médecin donc? Pour quelle équipe ? et avec quel profil ? On peut se limiter à la seule «élite» pour se faire une idée sur cette vraie mosaïque, un corps des plus hétérogènes que composent des médecins ou supposés l'être, des infirmiers ou aides-soignants ou autre personnel paramédical ou encore des spécialistes, mais … Comment donc un corps aussi hybride pourrait-il se trouver un terrain d'entente et encore moins œuvrer selon une stratégie bien définie et des objectifs bien précis afin de participer à l'évolution d'un football qui a trop battu de l'aile et qui ne cesse d'aspirer à une mise à niveau qui s'est trop longtemps fait désirer et à laquelle les médecins de sport, les vrais, au cas où il y en aurait, devraient absolument contribuer. Pour certains, et ils sont malheureusement minoritaires, le doute n'est pas permis. Mais même pour ceux-ci, et quels que soient leur qualification ou leurs diplômes on ne peut s'empêcher de leur coller l'étiquette, qui est loin d'être péjorative, d'autodidactes. Ce sont généralement des toubibs mordus par le sport, pour l'avoir pratiqué, ou pour s'y être passionné depuis toujours et qui ont décidé de se former dans le tas voire mieux, pour quelques-uns, plus rares encore et qui ont supporté quelques déplacements ou quelque petite assiduité au gré de quelque colloque ou séminaire, question d'être à la page. Tout cela est bon. Mais la question persiste: qui est médecin de sport et qui ne l'est pas? Comment y répondre quand il se trouve que chacun des intéressés s'applique à tirer la couverture vers sa personne propre ? Le sport et le foot en particulier c'est une affaire de généraliste, un footeux étant un tout, comme tout autre être humain et qui n'aurait pas à souffrir que de quelques bobos au niveau de ses membres inférieurs, mais cela peut aller de la tête au gros orteil en passant par tout le reste. Au généraliste donc de parer au plus urgent, en attendant d'orienter le patient joueur vers le spécialiste approprié ou le traumato, ou le cardio ou l'orthopédiste. Et ce n'est donc pas sans raison que chacun de ces derniers se surprend à s'estimer de loin plus prioritaire que le « vulgaire » généraliste. C'est une guéguerre à n'en pas finir et qui ajoute au désarroi du foot et des footeux. Le comble de la bêtise aura été atteint tout récemment par la grâce d'une déclaration où le grand docteur chirurgien du Wydad a tiré à boulets rouges sur le non moins grand professeur chirurgien du Raja, et dans des termes qui n'ont rien avoir ni avec le sport ni avec la médecine, toutes disciplines confondues.