Les tribus berbères Zayane sont historiquement parmi les plus puissantes du Maroc. Elles sont connues pour leur attachement à leur terre ancestrale et leur ténacité guerrière surtout lors de la colonisation. Les plus représentatives d'entre elles sont les Ait Bouhadou, Ibouhssousen et les Ait Lahsen (65% des tribus zayane). Elles occupent l'espace géographique du bassin d'Oum Er Rabia. Installés donc dans le Nord marocain (Moyen Atlas), dans la région de Khénifra, les Zayanes appartiennent à un grand groupe ethnique. Celui-ci recouvre un grand espace, allant du Maroc jusqu'en Egypte (Siwa)(Afrique du nord, Afrique sub-saharienne). Au Maroc, les Zayanes vivaient dans les montagnes, leur espace vital qui va de la grande cédraie d'Ajdir jusqu'à Boujaad. La culture Zayane fait partie de la grande culture berbère, avec ses spécificités qui la distinguent des autres cultures. Leur langue n'a pas subi d'influences d'acculturation profondes. Les berbères Zayanes ne disposent pas d'archives écrites témoignant de l'usage de l'alphabet écrit : le Tifinaghe. Néanmoins, l'écriture berbère est un fait indiscutable. Le langage véhiculé au Moyen Atlas central est le Tamazight, transmis oralement de génération en génération. Cette langue parlée par les Zayanes occupe une aire géographique importante du Maroc central.Elle appartient à l'une des branches de la grande famille linguistique chamito-sémitique, qui comprend le berbère, le sémitique, le couchitique (Afrique de l'Est), l'égyptien (ancien Siwa) et, à un moindre degré, le groupe « tchadique » (haoussa). La société Zayane s'organise selon le principe du patriarcat. Le père joue un rôle primordial au sein de la famille, sans négliger le rôle de la femme qui bénéficie de certains avantages avant et pendant la colonisation : la femme de Mouha ou Hammou Zayani, a joué un rôle essentiel au côté de son mari. Un des exemples le plus concret de la culture amazighe se retrouve chez les Ait Hdidou (grande tribu des Ait Yaflmane) d'Imilchil où s'organise annuellement un des plus grand festival du Maroc. Leur système judiciaire est le 'Orf' (coutumier). L'assemblée des Amghres, personnes âgées connaissant bien les rouages de la tribu, constitue la Jamaa qui est la référence judiciaire du 'Orf'.(un système tout à fait démocratique). Les tribus berbères ne pratiquent pas l'esclavagisme, par le principe qu'ils sont Imazighen «hommes libres». La société berbère est bien structurée. À chacun de ses membres est assignée une tâche à accomplir. Traditionnellement, elle ne connaît pas le féodalisme. C'est suite l'instauration du protectorat, qu'une nouvelle classe de propriétaires terriens voit le jour en guise de récompense à leur collaboration avec les colons, au détriment des populations insoumises. Les premiers berbères Zayanes ne pratiquaient pas la construction en dur au vu de leur caractère pastoral, en perpétuel déplacement à la recherche de l'eau et des pâturages. Ils habitaient dans des tentes tissées en poils de chèvres. Hermétiques, elles supportaient le froid le plus rigoureux. L'introduction du système capitaliste lors de la colonisation, change le mode de vie d'une grande partie de la population. Les Amazigh se sédentarise progressivement. Aujourd'hui, les tentes sont plus souvent utilisées lors des manifestations (fêtes, Fantasias…). Une infime partie de la population restée nomade utilise encore ce mode d'habitation. La Kasbah de Moha ou Hamou À l'entrée de la ville de Khénifra, sur la rive de l'Oum er-Rbia, près du pont de Moulay Ismaïl, une kasbah aujourd'hui en ruine, rappelle l'épopée du chef berbère Moha Ou Hamou Zayani. Cette immense bâtisse a servi de quartier général au résistant légendaire, opposant farouche à l'occupation française. La Kasbah de Moha ou Hamou Zayani qui date du XIXe est bâtie par le sultan Almoravide Ibnou Tachfine. Elle est restaurée par le sultan Alaouite Moulay Ismaïl en 1688, dans le cadre de la construction de l'axe stratégique allant de Meknès en passant par Azrou, Khénifra, jusqu'à Marrakech. L'histoire architecturale (entre autres) de la ville de Khénifra se base principalement sur deux monuments : la Kasbah de Moha ou Hamou et le pont construit probablement à la même époque. Ces deux monuments historiques sont d'ailleurs les seuls existant encore aujourd'hui. Ils sont classés patrimoine national par le Ministère de la Culture.