érilleux exercice que de chercher à débusquer Lahlimi dans notre pays, tellement notre personnage est resté, à travers les temps, les responsabilités assumées, les portefeuilles endossés et les défis sans cesse renouvelés, un homme entier, constant et rigoureusement fidèle à ses principes et à ses valeurs intrinsèques. Et qui plus est profondément attaché à la justice et à la démocratie. Comme il est tout autant difficile d'oublier, loin s'en faut, que le compagnon de Youssoufi fut l'homme clé dans la réussite de la première alternance démocratique consensuelle entre la Monarchie et le Mouvement national, avec l'avènement, en avril 1998, du premier gouvernement de gauche qui alla jusqu'au bout de la législature. C'est que Lahlimi réunit en lui toutes les qualités et vertus que l'on souhaite trouver dans un homme et dans un responsable aux affaires publiques. Un citoyen intègre et irréprochable, aux plans moral et professionnel, qui a entrepris audacieusement la première grande campagne nationale de lutte contre la corruption et pour la moralisation de la vie publique dans le Royaume. Et ceux qui l'ont vite condamné aux oubliettes à son départ du gouvernement ne pensaient pas du tout le retrouver de sitôt sur leur chemin pour leur faire mener la vie dure dans les règles de l'art… scientifique et statistique. Fin connaisseur de la société marocaine et maîtrisant bien les grands dossiers du pays depuis son passage aux Affaires générales du gouvernement, Lahlimi s'est lancé dans la nouvelle bataille, avec succès, en prenant les rênes du HCP où s'accomplirent, sous sa houlette, trois remarquables missions : le RGPH (recensement général de la population et de l'habitat) en 2004, l'ouverture des chantiers de réflexion sur la prospective Maroc 2025-2030 et les enquêtes et statistiques périodiques de conjoncture économique et d'emploi. Avec une régularité exemplaire et une précision étonnante dévoilant les lacunes des autres sources statistiques officielles, y compris le gouvernement et le CMC, n'hésitant pas à croiser le fer avec les pouvoirs publics qui l'attaquèrent comme le chêne, échouant à faire rompre un roseau qui pliait sous l'effet de la tempête mais ne rampait pas. Statisticien critique, il imposa vite la nouvelle vérité des chiffres qu'il défend bec et ongles en jurant de tous les saints qu'ils sont «très fiables» et reconnus par le FMI qui les publie simultanément sur son site Internet. Mieux encore, Lahlimi incite les Marocains à critiquer les actions du gouvernement en puisant dans la portée des informations statistiques matière à combler leurs ressentiments et, en même temps, à les dispenser de douter de leur crédibilité. Autrement dit, Jettou et ses équipes sont prévenus : gare à vous si les citoyens se mettent à critiquer les politiques publiques à l'aide des statistiques de Lahlimi adoptées par les institutions de…Bretton Woods. Mieux encore, Lahlimi exhorte les citoyens à se départir des attitudes négatives quand les statistiques périodiques fournissent une amélioration de la situation économique et sociale, à l'instar du taux de chômage qui, pour la première fois en 35 ans, est descendu en dessous de la barre des 10%. Bravo, Lahlimi, champion des statistiques, de la prospective. Nous te soutenons avec force conviction. Plus encore, nous croyons en tes chiffres bien plus que le FMI, nous les Marocains persuadés de cette œuvre utile, socialement profitable, qui t'est due. Continue sur cette voie, si Ahmed !