Ce deuxième accord de pêche entre le Maroc et l'UE ne semble pas être du goût de tout le monde. Le syndicat des officiers et marins pêcheurs monte au créneau. e nouvel accord de pêche qui vient d'être signé par le Maroc et l'UE est le deuxième après sept années du premier. Ce second accord va permettre à 119 bateaux européens, notamment espagnols et portugais de venir pêcher dans les eaux marocaines. Ses clauses indiquent que les bateaux ne pourront pêcher que dans les eaux de l'Atlantique. Un quart des captures pélagiques sera déversé au Maroc. Et les bateaux communautaires embarqueront les marins pêcheurs marocains. Les autres dispositions de ces accords sont relatives au volet financier. Ainsi, le Maroc recevra de l'UE 163 millions d'euros en quatre ans moyennant annuellement 63.000 tonnes de prises exclusivement pélagiques (sardine, anchois, chinchard ). Si cet accord est accueilli favorablement par les autorités marocaines et européennes, tel ne semble pas être le cas d'un certain milieu lié à la profession. «Le poser-là in qui a eu lieu devant le siège de la délégation de l'UE à Rabat, le 12 mai 2006, avait comme objectif de rompre la loi du silence qui frappe sur les ressources halieutiques nationales», souligne Abderrahmane El Yazidi, secrétaire général du syndicat national des officiers et marins de la pêche hauturière. À la question de savoir si l'une des clauses dudit accord qui consiste à débarquer au Maroc 1/4 des captures pélagiques et l'emploi offert aux marins pêcheurs marocains n'est-elle pas profitable ? La réponse d'El Yazidi ne fait pas dans la dentelle. «Les ressources halieutiques du Maroc sont surexploitées sauf dans le pélagique. Ce reliquat doit profiter aux populations locales au lieu de l'offrir à des Européens qui affichent dans le rapport de la Commission pêche des positions politiques antimarocaines». En 2001, du temps de Chebaâtou, l'UE avait accepté de décharger la totalité des captures dans les ports marocains y compris Dakhla et Laâyoune. «C'est une clause de souveraineté. Elle aura abouti à la délocalisation des unités de transformation de poisson européen vers les ports de débarquement», ajoute-t-il. Ceci dit, les 163 millions d'euros que le Maroc récoltera sur quatre ans seront-ils nécessaires pour faire face aux problèmes du secteur ? Rien n'est moins sûr. «L'UE a commandé une étude de rentabilité de l' accord avant de signer. L'étude révèle que la valeur des captures des 119 navires est 167 millions d'euros par an, c'est-à-dire 668 millions d'euros pour les quatre ans. Sans commentaire», avance El Yazidi.