Même un cauchemar ne peut réveiller nos chaînes-télé. Et ce n'est pas de la télé réalité qu'il est question là, absolument pas. De la réalité pure et simple qui a donné des insomnies aux Marocains ces derniers jours. Bizarre, en fait, c'est quand les bougres ont ces insomnies et broient du noir que la télé marocaine arrive à dormir. Faut croire que c'est inutile de chercher une quelconque influence des Marocains sur leur télé. Et réciproquement, disait l'humoriste. De quoi s'agit-il en fait ? Du tsunami. Ou précisément de la rumeur qui a ébranlé tout le pays et secoué le plus téméraire de nos marocosceptique. On a vu des gens prendre biens et bagages et fuire l'éventuelle catastrophe qu'un imposteur a fait circuler sur la Toile. D'autres ont choisi le...vague. Nos chaînes, elles, ont fait la preuve qu'elles sont immunisés contre toute imposture, rumeur malveillante ou autre calamité ? N'est-ce pas là une bonne raison pour dormir sur ses deux oreilles ? Ou même sur ses deux fréquences. A propos de fréquence, jusqu'où on ne peut pas trop aller quand on est une chaîne publique ? La réponse n'est pas évidente ; pourtant, on croit savoir qu'il faut surtout ne pas aller dans le sens du public. La réalité horripile les médias ; il faut laisser les gens penser ce que bon leur semble de leur phobie et ne donner aucun signe de vie. D'ailleurs, c'est bon signe, après une mort cathodique dans les règles. Une question, cependant : et si les gens de la télé étaient eux-mêmes crédules et ont, sans vouloir le déclarer publiquement, attendu l'heure H pour voir à quoi tout cela rime-t-il? Franchement, on a omis de faire une telle hypothèse et oublié, par la même logique, que le pouvoir cathodique peut céder à la panique. Dans panique, il faut voir aussi panne. Bon, passons. Un certain Ahmed Banna, parlementaire de son état, lui, n'est pas en panne d'idées. Préparant son prochain départ de la deuxième chambre, il essaie d'y rester en tant que fonctionnaire. Avouez qu'il a de la jugeote. Pour se dépanner, il n'y a pas meilleur coin que ce que l'on connaît mieux que sa poche. Ah! la poche. Qu'est ce qu'on n'aurait pas fait pour qu'elle reste pleine. D'aucuns ont trouvé refuge dans le départ volontaire, lui, monsieur Banna (le délice), trouve le départ volontaire dans son refuge. Il suffit d'y penser, nom de Dieu : dans un pays où même un typhon ne peut réveiller deux chaînes de télé, les gens évidemment, ne sont pas si pressés que ça. Il suffit d'y penser ! Je ne sais pas si vous connaissez l'histoire du Marocain qui a tout compris aux télés et aux députés, mais ce que je sais, c'est qu'il est mort de rire avant de pouvoir le raconter à quelqu'un d'autre ! Ou ...pourvu, qu'il se soit endormi !