Le Premier ministre revisite les bonnes classes d'écoles et renouvellent les politiques contractuelles avec les opérateurs champions de leur catégorie. Ainsi, après avoir animé le conseil d'administration de l'Office, il y deux ans de cela, une première dans les annales, Jettou était de retour, avec le ministre Ghellab à la session du conseil de l'opérateur historique le lundi 8 mai. Outre la nouvelle moisson de performances positives en constante progression d'un opérateur à la compétitivité dynamique, un Contrat-Programme de développement, le troisième du genre, a été signé entre l'Etat et l'ONCF couvrant la période 2005- 2009. Un contrat-programme stratégique valant son poids de 15,5 milliards DH annonçant, outre les projets déjà engagés, l'extension du réseau ferroviaire incluant les deux nouvelles liaisons ferrées Taourit-Nador et Tanger-Port d'Oued Rmel. Ce précieux document d'engagements, portant la signature des ministres des Finances et de la privatisation et de l'Equipement et du Transport, côté gouvernement, et du Directeur général Mohamed Rabie Khlie côté ONCF, s'inscrit dans le cadre de la stratégie gouvernementale en matière de développement du secteur des transports. «Le Contrat-Programme définit les engagements réciproques de l'Etat et de l'ONCF pour le développement de l'outil ferroviaire, ainsi que son plan d'optimisation, permettant ainsi de clarifier les relations entre les deux contractants. Il contractualise, en outre, les objectifs arrêtés dans le Projet d'Entreprise de l'ONCF à l'horizon 2010 et arrête le programme d'investissement à réaliser au cours de cette période», précisent des sources institutionnelles de l'entreprise publique. Bientôt la société anonyme… Ce n'est plus qu'une question de semaines, de jours, car tout est fin prêt pour le basculement de l'opérateur historique en société anonyme. Il ne manque plus que la signature de la convention de concession par l'Etat de l'organisation, de l'exploitation et de la gestion du réseau ferroviaire national, tel que stipulé dans la loi 52-03 parue au B.O. du 7 janvier 2005 et consacrant la libéralisation du secteur ferroviaire marocain. D'ailleurs, ce nouveau Contrat-programme est également élaboré dans la perspective d'accompagner la mutation du cadre institutionnel de l'ONCF dans sa mutation institutionnelle en société commerciale à Directoire et Conseil de surveillance pour la concrétisation des chantiers de développement des infrastructures de transport dans le Royaume. Ces projets, dont les financements sont déjà assurés, un exploit en la matière et un gage sérieux de crédibilité auprès des bailleurs de fonds nationaux et internationaux, intéressent, en plus de l'achèvement du doublement de la voie entre Sidi Kacem et Fès, la desserte ferroviaire du port Tanger-Med sur une cinquantaine de km et la liaison Taourirt-Nador longue de 117 km. Est aussi prévue l'acquisition du matériel nécessaire à leur exploitation, le doublement de la voie entre Sidi El Aïdi et Settat et entre Nouaceur et Jorf Lasfar récemment lancée par le Souverain le l0 avril dernier, le renouvellement de la voie entre Settat et Marrakech et entre Belksiri et Tanger, le renouvellement de la voie et de la caténaire, notamment sur les axes phosphatiers, la modernisation et le renforcement des installations de sécurité ainsi qu'un programme important de rénovation d'une trentaine de bâtiments de gare, l'acquisition de rames automotrices, de locomotives et de wagons divers et, enfin, la réhabilitation du matériel roulant existant. Ainsi les prêts requis pour la réalisation du projet de desserte ferroviaire du nouveau port Tanger-Med ont été mobilisés auprès d'un consortium de banques marocaines, de la BID et de l'AFD, ceux pour le doublement Méknes-Fès ont été mobilisés auprès de la JBIC et de la BEI, le projet Taourirt-Nador est financé par le Budget Général de l'Etat avec la participation du Fonds HASSAN II pour le développement économique et social, quant aux rames automotrices, les fonds nécessaires ont été mobilisés dans le cadre d'un protocole de financement maroco-italien. A chaque année, ses records Plein cap sur le développement durable a session du 9 mai 2006 du conseil d'administration de l'ONCF s'est déroulée en la présence d'une belle brochette gouvernementale emmenée par leur premier, Driss Jettou bien entouré par l'argentier Fathallah Oualalou, l'équipementier Ghellab, « l'employeur » Mansouri, l'Industriel Mezzouar, l'agriculteur Laenser, le « touriste » Douiri et le planificateur Lahlimi. Pleinement satisfait de ces performances–records au titre de l'exercice 2005, Jettou a souligné avec force que « le remarquable esprit de performance qui imprègne désormais l'entreprise ferroviaire résolument engagée dans une logique de développement durable fondée sur des résultats d'activité et financiers en croissance continue et prête à se transformer en société anonyme dans le cadre de la libéralisation du secteur ferroviaire décrétée par la loi 52-03 promulgué le 07 janvier 2005 ». Le Directeur général Mohamed Rabie Khlie a présenté au conseil les résultats 2005 enregistrant deux nouveaux pics historiques au volet des passagers avec plus de 21 millions de personnes transportées correspondant à un taux de progression de 13% et dans celui du transport des phosphates qui a franchi la barre des 27 Millions de tonnes acheminées soit un accroissement de 6,9%. Tandis que le trafic des marchandises diverses a renoué avec la croissance consolidée en atteignant 7,9 millions de tonnes transportées en augmentation de 6% par rapport à 2004. Les indicateurs de résultats financiers ont suivi la même tendance haussière avec un chiffre d'affaires de 2,56 Milliards en 2005 en augmentation de 11,6% et une capacité d'autofinancement de 1223,5 millions de DH contre 1043,3 millions de DH en 2004, soit une amélioration de 180,2 millions de DH. Le mot de la fin pour Mohamed Rabie Khlie sur ce chapitre : «Outre le volet investissement, notre stratégie est orientée client et s'appuie sur la dynamisation des activités commerciales selon une démarche marketing par segment de marché et une amélioration de la qualité des services offerts, la modernisation des méthodes de management avec une GRH, gestion des ressources humaines, placées au cœur de la stratégie de développement de l'entreprise ».