LE TOURISME DE L'AN 2020 : perspective d'avenir ; stratégie de développement et de réinvention d'un tourisme régional à économie durable Par Salah CHAKOR, Ecrivain et Consultant en Tourisme Tout le long des différents travaux des assises du Tourisme le renforcement des liens entre l'administration et les opérateurs privés, a pour objectif d'esquisser une prospection opérationnelle de l'offre touristique marocaine. Lequel objectif devrait avoir, à l'ordre du jour des prochaines Assises du Tourisme, s'elles auront lieu, comme principe de base de réinventer les vacances en leur donnant une image qui répondrait aux attentes d'une clientèle dont les exigences d'ici l'an 2020 seront autres que celles d'aujourd'hui. Il est alors important de devancer ces attentes et mettre en place une infrastructure de base et inciter les promoteurs à implanter des unités hôtelières et Touristiques d'accueil de différentes gammes de services. Cet éventail aura le mérite d'être incitateur à la consommation de l'industrie des voyages, par le départ en vacances de différentes couches sociales et qui trouveraient un produit adapté à leurs bourses et à leurs besoins pour le dépaysement. Il s'agit de l'identification et l'évaluation des facteurs qui vont influencer l'offre et son environnement, et de définir les grandes composantes de cette offre. Pour le tourisme de l'an 2020, sur lequel la stratégie du gouvernement compte pour une socioéconomique de pointe, les opérateurs publics et privés sont tenus de consacrer beaucoup d'efforts et moyens aux actions de recherche et de développement pour offrir des produits et services recherchées par les consommateurs. Il n'est plus question de reproduire les mêmes modèles et les mêmes offres. Le tourisme doit faire suffisamment preuve d'imagination en laissant au dépaysement proposé par les pays d'accueil de compenser les lacunes en matière d'innovation. Un secteur potentiel devrait s'attacher à se réinventer en permanence. Une démarche prospective permet, en effet, de poser les bonnes questions qui fond réfléchir et qui constituent un outil important d'étude et d'animation sectorielle. Cette démarche consisterait à faire un triage des facteurs pour déterminer ceux d'ordre conjoncturel et ceux d'ordre structurel. La prospection doit être opérationnelle pour ne pas tomber dans des projets utopiques (faire de la science fiction), mais projeter l'avenir dans le présent pour être plus efficace sur le court terme et rendre plus compétitif les produits actuels. Pour ce faire, il est nécessaire de traduire les évaluations de la demande sur la structuration de l'offre, en donnant la propriété à une meilleure orientation et adéquation des filières de produits. Cependant, les démarches de prospective de l'offre sont distinctes de celles de la demande : elles doivent prendre en compte les facteurs qui influencent l'offre et son environnement, les stratégies des opérateurs, mais aussi l'impact des Technologies de l'information et de la communication. Ces trois ensembles de facteurs ont des impacts dont les effets se font sentir à nettement plus long terme que ceux de la demande. A cet égard l'impact des Technologies de l'information et de la communication et leurs applications commerciales constitue une grande occasion et un levier pour convaincre à la mise à plat d'un processus, des méthodes et des produits (aucune entreprise touristique, hôtelière ….n'est dispensée d'un site web performant, à même d'informer le consommateur sur les prestations fournies). Les opérateurs qui auront su anticiper les besoins et attentes de la clientèle potentielle, réussiront et se serviront de l'environnement et des Technologies de l'information et de la réservation, et arriveront à mettre à temps sur le marché, des offres de produits et des services en phase avec les besoins et la solvabilité des consommateurs. De cela cinq objectifs sont à assigner : 1) Dégager une réflexion prospective et opérationnelle sur l'offre et les produits touristiques marocains, 2) Evaluer les facteurs qui vont fortement influencer l'offre et les produits (technologies de l'information de la communication) ; 3) Mesurer le degré d'adaptation et de l'offre marocaine à ces évaluations de la demande de l'environnement : Etat de l'offre au regard des marchés (produits porteur inexistant) mais aussi de la capacité de réaction des professionnels. 4) Formuler une série de recommandations susceptible de renforcer qualitativement ou quantitativement l'offre de produits existants et de favoriser la création de nouvelles offres de produits, en particulier dans la perspective du développement des réseaux en lignes ; 5) Préciser le rôle et les actions que pourraient conduire les pouvoirs publics et les collectivités locales (diffusion de nouvelles technologies formatage de l'offre, soutien de l'innovation de produits, formation) Le champ d'analyse de ces actions porte sur les produits et services marchands du secteur touristique : Hébergement, Transport, Animation, Activité, Restauration … Ce champ est celui des produits offerts aux touristes marocains et Etrangers sur le territoire métropolitain. Cela concerne principalement le tourisme d'Agrément, et les loisirs et devrait être cerné par le Ministère du Tourisme, de l'aménagement, de l'Intérieur et des collectivités locales, les associations professionnelles et qui doivent tenir compte du fait que le produit touristique et définitivement toute offre faite à un touriste, présent ou potentiel, afin que celui-ci puisse satisfaire ses besoins et ses désirs (1). Un produit peut aussi se définir à partir des différents critères. (2) La tangibilité ou l'intangibilité (Services, Eléments, psychologiques) ; La multiplicité des composantes (Hébergement, Transport, Restauration …) , L'environnement géographique, La typologie de produits (Hôtel, Restaurant, parc, à thème, voyages à forfaits) La spécificité du service (nécessaire implication des clients, pas de stockage possible, inélasticité possible de l'offre.) Les critères d'ordre public et social (Rôle des pouvoir publics, réglementation …) Aussi faut-il prendre en considération les composantes d'un produit touristique et de ses grandes catégories de produit. Il est aussi important de faire l'état des lieux, l'inventaire des évolutions en cours et projeter le futur avec toutes ses composantes. Et enfin un constat général doit sensibiliser à l'avenir et à la prospection de manière réelle. La mise en place d'un dispositif permanent de prévision et beaucoup plus important. Les réflexions et études ponctuelles doivent être fréquentes. De même que ces procédures de prévision doivent être décomposé en plusieurs étapes pour préparer l'avenir, dans le cadre d'un comité de réflexion composé de l'Administration, le privé, les associations, les collectivités locales, les experts …etc. Les freins pourront bloquer ces évolutions, des prévisions doivent être également inventoriés de manière précise pour y remédier. Donc du fait que le produit Touristique est un phénomène prévisible à l'horizon de 2020, il y a lieu, pour que ces prévisions soient convaincantes, de développer la croissance des produits niches en regard de la demande des consommateurs : comme la randonnée à pied, à vélo, la thalassothérapie, les circuits, le golf, le tourisme de découvertes industrielles. Aussi est-il nécessaire de développer un tourisme de haute gamme, sous toutes ses formes et particulièrement du terroir (Ouarzazate, Zagoura, Errachidia … etc) Le volet formation Pour ce volet, d'ailleurs, clé de voûte du développement du secteur, le problème le plus frappant est la multitude de programmes de formation et une large divergence entre les modules enseignés par les différents établissements de formation ; car à titre d'exemple, nous assistons aux différents programmes d'enseignement professionnel dans les établissements du département du Tourisme, dans ceux de l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail et encore plus apparents dans les centres relevant privés et des associations. Les établissements relevant du ministère du tourisme ont enregistré un recul flagrant en matière de fréquentation, de qualité de formation de méthodologie, depuis le départ des gardiens des temples. On se permet aujourd'hui d'ajuster les programmes et les modules, non en fonction d'une étude experte, mais selon les avis lancés ici et là. Et à titre d'exemple encore nous assistons au cours de cette rentrée 2013/2014, à la suppression des travaux pratiques de production pour laisser place aux seuls travaux dirigés. Les démonstrations oui, c'est une bonne chose, mais les apprenants doivent mis en situation réelle, dans le bain de production, pour vivre les coups de feu…..et assister de près aux difficultés de la production et du service. En conclusion, nous avons relevé les remarques suivantes quant à la formation des ressources humaines devant accompagner le développement du secteur de l'hôtellerie restauration et du tourisme : Le Contrat Ressources Humaines Hôtellerie qui devrait s'achever en 2012, n'a pas atteint ces objectifs ; Le manque d'implication des professionnels dans la formation, Le manque de synergies et de synchronisation entre les opérateurs de formation – publics-privés- professionnels, Le manque de compagne de sensibilisation et de motivation des jeunes pour les convaincre à s'inscrire dans ces formations, La politique des salaires ne motive pas, ce qui amène les lauréats à changer de métier, surtout pour les cadres issus de l'ISITT et des facultés. La formation informelle dispensée par les associations nuit à la réputation des établissements publics, car souvent les entreprises font des confusions. Les apprenants placés en stage dans les entreprises hôtelière, touristiques et de restauration ne sont pas encadrés, ce qui nuit à la réputation des deux parties (Ecole et entreprise).. Suggestions : La réussite de l'action formation dans le secteur est tributaire de l'implication des professionnels dans la refonte des programmes ; Développement de la formation par alternance doit être pris en considération ; La désignation des maîtres d'apprentissage et des tuteurs de stage s'impose pour un meilleurs encadrement des stagiaires en entreprise ; L'unification des programmes de formation est une nécessité pour cadrer les objectifs et assurer une adéquation –formation-emploi. la formation professionnelle hôtelière et touristique relevant du public doit dépendre d'un seul département pour éviter ces divergences de visions et de programmes ; ce qui permettrait aux professionnelles d'avoir un seul interlocuteur. La Confédération Nationale du Tourisme doit être l'un des décideurs des programmes et de stratégies de la formation, à l'instar des pays occidentaux. Le recrutement des formateurs doit se faire parmi les professionnels aguerris, ayant une grande expérience, au lieu de la confier aux jeunes lauréats sortant des écoles et qui n'ont aucune expériences, car la profession d'hôtelier doit être transmis par des personnes sages et mûres qui ont exercé le métier. Voici donc ce que nous attendons de la 11éme édition des assises du Tourisme, c'est de nous tracer cette ligne directrice claire ponctuelle, visualisant dans un tableau de bord, bien précis : ce qui est assigné au tourisme interne comme démarche et comme projet et ce qui est réservé au tourisme international comme valeur ajoutée. La formation professionnelle et des cadres est la clef de la réussite du secteur avec une planification bien claire et transparente, sous la tutelle d'un seul opérateur à l'instar de la France, car la multitude des opérateurs de formation professionnelle ne fait que multiplier les écarts entre les modes et les programmes suivis. Lequel opérateur doit rester en permanence, à l'écoute des corporations diversifiées des professionnels et assure leur encadrement et leur soutien de tout intempéries pour atteindre les objectifs de l'horizon 2020, toujours embryonnaires. (1) D'après la documentation Française, du secrétariat d'état au tourisme rapport de Mars 2000. (2) Rapport français Mars 2000.