Nombreux sont les magazines qui, actuellement, estiment devoir, en plus de l'actualité, parler de « tabous » au Maroc sans aucune crainte. En effet, ils sont de plus en plus populaires et traitent de sujets qui, il y a juste quelques années, étaient complètement prohibés. Disent-ils la vérité ? Quel est leur but ? Où veulent-ils en venir par leur régime ? Ils sont partout, dans les libraires, les bibliothèques, les kiosques, et par terre bien évidemment. Leur « une » est toujours attirante ; titres pour ceux qui savent lire et écrire, illustrations pour les analphabètes. Ils envahissent nos vies ; même si vous ne les lisez pas vous en avez sûrement entendu parler à travers un ami, un collègue ou un simple vendeur ... Ils parlent de toute personne ayant une certaine importance dans notre société, Roi, ministre, mais aussi simples particuliers. Ils traitent de sujets qui longtemps auparavant étaient considérés comme tabous, et n'hésitent pas à s'adresser aux lecteurs pour leur faire connaître leurs droits et devoirs. Plusieurs de ces lecteurs se sont abonnés à ces magazines, d'autres n'oublient jamais de les acheter, même étant à l'étranger. Ceci dit, ils peuvent aussi consulter les sites de leurs revues préférés. Il est parfaitement légitime de se demander si tous ces magazines relatent les faits tels qu'ils sont. La réponse serait éventuellement oui. D'un coté leur but est sans doute d'informer le citoyen de tout ce qui le concerne, y compris les actions entreprises par les dignitaires de son pays. Mais d'un autre coté, leur but est désormais lucratif. Ils se permettent de parler de tout ; politique, Roi, « makhzen »... C'est en effet une véritable révolution pour le Maroc qui jusqu'aux années 90 n'osait aborder ces sujets. Ces magazines donnent au peuple ce qu'il veut entendre, tout ce qui est « hchouma » est désiré, surtout qu'après des années de silence, le citoyen marocain se retrouve face à une ouverture qui lui permet enfin de respirer. Ces revues profitent de tous ces éléments pour en faire un business très gagnant. Si liberté veut dire vendre un rêve aux plus assoiffés de nos concitoyens, c'est que le journalisme marocain n'a pas encore compris le sens de ce mot.