Les accidents sur les routes marocaines sont très meurtriers. Monsieur Le Ministre, vous voulez, et c'est tout à votre honneur, mettre fin à ce fléau national. Cependant, pour rester dans le domaine de votre fonction, j'emploie le terme qui va si bien avec les plaques de signalisation, je vous fais, humblement remarquer, que vous êtes à coté de la plaque. Monsieur Ghallab, Vous avez vécu dans l'opulence. On a toujours payé vos factures et on continue à le faire. Vous ne vous souciez jamais de la consommation de votre ou de vos véhicules. Vous ne savez pas ce que veut dire : soucis de fin de mois. Vous avez côtoyé les Karim, les Rim, les Fouad, les Saloua, les Anas, etc... Vous ne pouvez donc, en aucun cas, vous mettre à la place des gens du peuple, de ces chauffeurs de camions ou de taxis : Les Mohammaz, les Itto, les Ba Arroub, les Fadma, les Elhouss, les Mbirika, les Mbirik, etc.. Vous ne pourrez jamais leur venir en aide. Vous cherchez des solutions en tapant sur cette tranche de la population, alors que les maux se trouvent autre part. Je reprends votre réflexion : « Les Marocains ne sont pas éduqués. » Monsieur Ghallab, vous êtes bien calfeutré dans votre bureau et vous prétendez trouver des solutions pour assainir le terrain......Sortez sur ce terrain, sortez de votre coquille et commencez par vous pencher sur l'état de nos routes et de nos autoroutes. Ensuite posez-vous des questions sur le pourquoi de la recrudescence des accidents. La faute incombe certes au chauffeur, je vous le concède. Mais voyons dans quelles conditions cette personne, qui n'est pas un robot, travaille-t-elle ? Qui est son employeur ? Quand il s'agit d'une société de transport structurée, le pourcentage des accidents est largement inférieur à celui des autres transporteurs. Ces dits messieurs, détenteurs d'agréments, (on ne sait comment ils se les ont procurés), sans foi ni loi, considèrent leurs chauffeurs comme des oranges bonnes à presser jusqu'à la dernière goutte : Aucun avantage social, aucune assurance, aucune mutuelle,...... Le chauffeur doit conduire le car avec le minimum de repos...... L'état, du véhicule que ce pauvre chauffeur conduit, laisse à désirer...... ; les contrôleurs ferment les yeux.....pourquoi ? Si le pauvre bougre se rebiffe, c'est le licenciement, pur et simple et sans aucune indemnité, qui l'attend. Monsieur Ghallab, les solutions sont : Balayer tous ces agréments et obliger les transporteurs à créer des sociétés dignes de ce nom. Imposer au moins deux chauffeurs pour les longs trajets. Imposer un repos obligatoire aux chauffeurs. Imposer pour l'obtention de tout permis de conduire un examen draconien. Imposer un recyclage obligatoire à tous les chauffeurs de transports urbains, interurbains, internationaux et de poids lourds, et à tous les conducteurs d'engins. L'état des routes, alors là........ Contrôle draconien des contrôleurs de la visite technique des véhicules et des contrôleurs routiers..... Monsieur Ghallab, votre aventure est des plus ardue car, il vous sera facile d'imposer aux gens du peuple, mais vous ne pourrez jamais rien imposer à ceux qui possèdent des agréments de transports. Ils sont immensément riches ; ils sont parlementaires ; ils sont ministres ; ils sont généraux ; ils sont.....ils sont.....bref, ils ont un certain poids et un poids certain... Monsieur Ghallab, le vrai fléau qui fait vraiment mal et qui, tel une araignée, tisse des fils solides et ténus entravant la bonne marche de notre cher pays, est la corruption. Alors, ce n'est pas le petit chauffeur qui doit payer les pots cassés et les factures. Monsieur Ghallab, les chauffeurs ont entièrement eu raison de faire la grève. Cela vous aidera à ouvrir les yeux. Vous avez énormément de pain sur la planche. Tapez fort ! Mais, là où il faut, sans donner de coups d'épées dans l'eau !