La NASA a officiellement annoncé les grandes lignes de son grand projet d'exploration lunaire ainsi qu'une date. En 2018, elle enverra une équipe d'astronaute en mission d'exploration sur la Lune. Mais cette fois, l'objectif est d'y rester à long terme, de construire des avant-postes en vue d'une éventuelle mission habitée vers Mars. Ce périple commence très prochainement avec le développement d'un nouveau navire spatial. Construit à partir de la meilleure technologie d' Apollo et de la navette, la NASA est sur le point de créer le système d'exploration spatiale du 21ème siècle qui sera abordable, fiable, polyvalent et sûr. La pièce maîtresse de ce système sera à même de transporter 4 astronautes vers la Lune et de les ramener, de servir de soutien à 6 membres d'équipage en mission sur Mars et d'apporter équipes et matériels vers la Station Spatiale Internationale (ISS). Elle est également équipée de panneaux solaires afin de fournir de l'énergie. Développé sur le modèle des engins des missions Apollo, le véhicule d'alunissage sera néanmoins 3 fois plus large, autorisant 4 astronautes à participer au voyage. La capsule (CEV), ainsi que le module lunaire (Lunar lander) usent d'un moteur au méthane liquide. Ce type de carburant est totalement nouveau, la raison de son utilisation est une prévision du jour où les missions martiennes pourront convertir le méthane atmosphérique de la planète rouge en carburant. Le véhicule pourra être réutilisé 10 fois. Une fois récupéré grâce aux parachutes, avec un amerrissage en option, il pourra être restauré, son bouclier thermique remplacé et préparé pour un nouveau lancement. Dernière caractéristique importante de ce système : il pourra transporter autant d'astronautes qu'Apollo mais ces derniers pourront rester bien plus longtemps sur la Lune, entre 4 et 7 jours pour les premières missions. Et tandis qu'Apollo avait une zone d'alunissage limitée à l'équateur lunaire, il sera capable de se poser n'importe où sur la surface de note satellite naturel. Une fois l'avant-poste établi, l'équipage pourrait rester jusqu'à 6 mois sur la surface lunaire. Apollo imposait la contrainte de laisser un astronaute à l'intérieur du module orbital, cette contrainte disparaît désormais avec le nouveau système. Fiable et sécurisé Le système de propulsion est composé de 2 lanceurs différents : d'une part, un lanceur constitué d'un unique rocket sera utilisé pour le décollage des astronautes. Ce lanceur contient également un second propulseur principal au 2ème étage qui prendra le relais du booster. D'autre part, un second lanceur 1,5 fois plus lourd qu'une navette, muni de 5 propulseurs principaux et de 2 boosters latéraux, aura pour fonction de mettre en orbite le module d'alunissage. Ce système polyvalent peut transporter la cargaison et le matériel nécessaire aux missions lunaires et martiennes, et être tout aussi bien modifié pour le transport d'un équipage. La sûreté de ces 2 lanceurs est 10 fois supérieure à celle d'une navette, grâce à une capsule de secours rapidement activable en cas d'urgence. Procédure de vol Avant tout vol habité, ce nouveau système de lancement pourra rendre service à la Station Spatiale Internationale, et ce dans à peine 5 ans. Qui plus est, des missions parallèles sont également prévues pour le lancement de robots d'exploration lunaire. Enfin, à partir 2018, l'homme sera à même de retourner sur la Lune...six fois par an. Voici comment se passera la mission : Le plus gros lanceur décolle en premier lieu, avec à son bord le module d'alunissage ainsi qu'un propulseur secondaire. Il épuise ses boosters et son propulseur principal pour enfin libérer sa cargaison sur orbite terrestre. Ensuite, le lanceur abritant les astronautes et le CEV décolle à son tour pour les mettre sur la même orbite terrestre que le module Lunar Lander. Le vaisseau habité (celui équipé de panneaux solaire) approche le module lunaire et entame une procédure d'arrimage. Cette étape accomplie, le propulseur secondaire se met en marche et conduit l'équipage vers la Lune. En cours de route, le propulseur est largué une fois vide. Après trois jours, à l'approche de la Lune, le CEV et le lander se séparent ; le premier restera en orbite, le second alunira. Au bout de 7 jours d'exploration, les astronautes repartent vers le CEV au moyen de la partie supérieure du module d'alunissage. Pour le vol de retour, un catapultage gravitationnel autour de la Lune est nécessaire, il leur faudra donc faire plusieurs fois le tour du satellite pour gagner une vitesse suffisante. Arrivé à destination, le CEV se sépare à nouveau et largue la capsule d'atterrissage, munie de ses parachutes, qui mènera l'équipage à travers l'atmosphère et sur la terre ferme. Un séjour prolongé Avec un minimum de 2 missions lunaires par an et un maximum de 6, l'avant-poste pourra être installé relativement rapidement. L'équipage y restera bien plus longtemps que la mission initiale et apprendra à exploiter les ressources lunaires. Un lieu candidat a déjà été proposé : le pôle Sud lunaire, en raison d'une concentration d'hydrogène, censé être sous la forme d'eau glacée, et d'une abondance de rayonnement solaire, permettant un apport d'énergie maximal. Le dernier avantage de ce poste situé à 3 jours de la Terre est le suivant : pour les futures missions martiennes, les astronautes devront apprendre à vivre sur de longues périodes loin de notre planète et dans un environnement particulier. La Lune peut nous fournir cette pratique importante en plus de l'accomplissement d'objectifs scientifiques. Source : NASA