Au neuvième jour d'une procédure de destitution, c'est un Donald Trump furax qui a laissé éclater mercredi sa frustration et sa colère en s'en prenant, lors d'une conférence de presse survoltée, à Joe Biden, aux médias et à certains élus entre autres. Le public en a eu pour son argent, pour reprendre une expression de circonstance. Des mots comme, corrompus, escrocs, trahison pour qualifier ses meilleurs ennemis (Biden son possible adversaire en 2020, médias et élus démocrates) et autres menaces comme « guerre civile » ont plu histoire de meubler la conférence de presse commune avec son homologue finlandais Sauli Niinisto et qui devait normalement être orientée sur les relations entre les deux pays. Mais qu'il le veuille ou non, sa ou ses sorties médiatiques, que ce soit en conférence de presse ou sur Twitter, ne pourraient en aucun cas empêcher l'enquête à son encontre (dans le cadre de la procédure de destitution) de se poursuivre. Visiblement le trublion de la politique de l'exécutif américain a perdu de sa poigne avec cet « impeachment » que les Démocrates lui ont infligé. Et même si la procédure n'est pas prête d'aboutir, tant qu'elle a était déclenchée, elle le met dans une situation inconfortable d'où une psychose qui le pousse à des attitudes pour le moins colériques voire parfois de délire. 17 minutes durant dans le bureau Ovale, aux côtés d'un président finlandais mal à l'aise, Donald Trump s'en est donné à cœur-joie d'une critique acerbe envers ceux qu'il considère comme des ennemis. Il a accusé Adam Shiff (« Shifty Schiff », « Schiff le sournois » pour Trump), le président de la commission chargée de l'enquête de destitution d'être un traître. « Adam Schiff a inventé la conversation, il l'a inventée. C'est criminel, c'est de la trahison. Il a inventé chaque mot de ce qu'il a lu devant le Congrès. Je vais vous dire, Adam Schiff est un pauvre type, il devrait démissionner. Il devrait démissionner honteusement. Et franchement, on devrait l'inculper de trahison parce qu'il invente les paroles du président américain, pas chaque mot, mais leur sens, et c'est une honte. Cela ne devrait pas arriver. Schiff est un pauvre type malhonnête ». Il s'en est pris aussi, au lanceur d'alerte l'accusant de faux et d'espions ceux qui l'avaient informé. Et tout en esquivant les questions des médias, il a achevé sa violente diatribe en les blâmant sévèrement et en les jugeant de corrompus et d'ennemis du peuple. On s'en doute les chefs de file démocrates n'ont pas échappé à la fête. Joe Biden et Nancy Pelosi, la cheffe de la majorité démocrate à la Chambre des représentants ont en eu, pour leur grade. Il s'est permis une insulte à l'égard de Biden en le qualifiant d'escroc au sang-froid, mais a été tendre voire « courtois » envers Nancy Pelosi. Il a estimé cependant « quelle distribuait les assignations comme s'il s'agissait de petits gâteaux ». En attendant l'enquête se poursuit et ce, malgré les refus méprisants du président et de son secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, de s'y plier. La Chambre des représentants a donné jusqu'à vendredi à la Maison Blanche et au département d'Etat pour qu'ils livrent les documents exigés avant que d'être assignés.