Dan une expérience pilote, qui ambitionne, à terme, de toucher d'autres établissements scolaires, l'Académie Régionale d'Education et de Formation (AREF) de la région de RabatSaléKénitra, a lancé, en partenariat avec le centre national Mohammed VI pour les handicapés (CNMH), une campagne de diagnostic médial au profit des élèves en situation d'handicap. Objectif affiché: Permettre aux élèves d'intégrer les classes qui correspondent le mieux à leur handicap. A Skhirat, où se trouve l'établissement Ibn Zaydoun, une école publique pilote intégrant des élèves du préscolaire en situation d'handicap, les enfants bénéficieront d'un examen médical spécialisé en présence de leurs parents. C'est la deuxième campagne dans le genre depuis son lancement l'année dernière. Lancée au moment de la rentrée effective des classes, cette campagne menée par des médecins et des agents spécialisés dans l'accompagnement des enfants en situation de handicap, a débuté avec cet établissement de Skhirat et devrait s'étendre sur toute l'année et au niveau de tout le royaume. « Nous attendons beaucoup de cette campagne et nous espérons qu'il y aura un suivi et des programmes pour aider à la rééducation », a déclaré une enseignante de l'école qui a précisé qu' »auparavant, la direction et le corps enseignant se basait uniquement sur les dossiers médicaux des enfants« . Selon le directeur de l'AREF RSK, Mohamed Aderdour, l'importance de cette manifestation provient de « la nécessité de connaitre les élèves au cas par cas pour ensuite les diriger vers les classes qui leur correspondent« . « Nous donnons le coup d'envoi régional d'une campagne de diagnostic médical de ces enfants, parce qu'ils sont porteurs de nombreux handicaps, notamment des handicaps visuels, auditifs, la trisomie 21, l'autisme. Nous en tant qu'enseignants, nous n'avons pas la possibilité de les diagnostiquer, c'est là qu'intervient le Centre national Mohammed VI pour les handicapés qui met à notre disposition des médecins compétents pour leur faire un examen médical et diagnostiquer le type d'handicap dont ils sont atteints », nous dit notre interlocuteur. « C'est après cette étape que nous pourrons les diriger vers les classes appropriées. C'est de cette façon que l'enseignant peut connaitre le cas de chaque élève », explique le directeur de l'AREF de Rabat-Salé-Kénitra. Accueillant des enfants porteurs de différents handicaps, notamment des malentendants et aphasiques, trisomiques, déficients intellectuels ou encore autistes, l'école Ibn Zaydoun de Skhirat qui a bénéficié de l'assistance de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain pour la construction de locaux adaptés aux enfants à mobilité réduite, avec tout l'équipement technologique et mobilier nécessaire pour une enveloppe de 260 millions de dirhams, fait figure de modèle au niveau de l'éducation inclusive au Maroc. Les enseignantes ont suivi des formations et ont passé un concours pour pouvoir accompagner ces enfants dans leur parcours scolaire, nous apprend une enseignante interrogée sur place. « Après avoir été enseignante depuis 1989, j'ai décidé en 2013 de m'occuper de ces enfants là (souffrant de trisomie 21) », confie-t-elle à Hespress FR. Ces enfants, quel que soit leur handicap, continueront leur éducation au sein de cet établissement et, pour ceux qui auront acquis des bases solides, pourront être intégrés dans des classes traditionnelles. Plusieurs enfants ont déjà réussi avec brio leur intégration dans les autres classes de l'école primaire. Si tout se passe bien, ils passeront eux aussi leur examen de brevet comme les autres.