La coalition militaire sous commandement saoudien intervenant au Yémen a affirmé, lundi 16 septembre, que les attaques ayant visé les installations pétrolières en Arabie Saoudite de ce week-end étaient d'origine iranienne contrairement à ce qu'affirment les rebelles Houthis du Yémen. « L'enquête se poursuit et toutes les indications montrent que les armes utilisées sont iraniennes », a déclaré le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki, ajoutant que l'enquête en cours s'intéresse également à l'origine de ces tirs qui a par ailleurs indiqué que les attaques n'ont pas été lancées » à partir du territoire yéménite comme l'ont revendiqué les Houthis ». Les rebelles Houthis au Yémen qui bénéficient du soutien de l'Iran avaient revendiqué les attaques contre les installations pétrolières saoudiennes de la compagnie Aramco, la compagnie nationale qui permet au pays de se positionner comme premier exportateur mondial de brut. « Les Houthis ne sont qu'un instrument aux mains des Gardiens de la révolution et du régime terroriste iranien », a estimé le colonel saoudien. Alors que les attaques contre l'usine d'Abqaiq et le gisement de Khurais ont coupé la production saoudienne de moitié en la réduisant de 5,7 millions de barils, Ryad a a cherché à rassurer les marchés qui ont enregistré une nette hausse dès lundi en affirmant qu'il sera possible de rétablir au moins un tiers de la production perdue. Dimanche, le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdel Aziz ben Salmane avait déclaré que le pays devrait puiser dans ses stocks pour compenser la parte de production. Alors que pour la coalition arabe opérant au Yémen, le principal coupable n'est autre que l'Iran, des accusations qui viennent conforter la prise de position américaine, du côté des autres puissances internationales, c'est un autre discours. Les voix s'élèvent plutôt pour appeler à la « retenue », comme l'a fait remarquer le secrétaire général de l'ONU Antonio Gueteres, mais aussi la Russie qui a indiqué lundi que cet incident est « une histoire très déplaisante avec des conséquences très déplaisantes pour les marchés mondiaux » du pétrole tout en appelant « tous les pays à s'abstenir de toute action ou conclusion hâtive à même d'aggraver la situation mais, au contraire, à maintenir une ligne qui aidera à l'apaiser ». De son côté, l'Union européenne, a exhorté lundi à « la plus grande retenue » après les accusations portées par Washington contre Téhéran. La porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne a indiqué en ce sens qu'il était « important d'établir clairement les faits et de déterminer la responsabilité de cette attaque déplorable. Dans le même temps, l'Union européenne réitère son appel en faveur de la plus grande retenue et d'une désescalade ».