Des révélations tout aussi choquantes que contradictoires. Ali Atmane, ex-capitaine des Forces Royales Air du Maroc, héros de la guerre du Sahara et ex-prisonniers de guerre ne chercherait que son propre profit ? C'est ce que laisse penser une source militaire du royaume. Celui qui a été longtemps vu en que figure de la lutte et de l'espoir militaire nationale, ne chercherait qu'à tirer profit « personnel » de la situation des ex-militaires et ex-prisonniers de guerre du Sahara, selon des sources militaires. Hespress FR avait pu rencontrer ce personnage à Rabat, suite à une manifestation à laquelle il avait pris part avec ses compagnons d'armes, lors d'un entretien à « cœur ouvert ». Atmane nous avait alors indiqué que, lui et ses camarades, ne cherchent qu'à faire valoir leurs droits, chose qui n'est que légitime pour les années de services et d'emprisonnement qu'ils ont subis par le passé. Ceux-ci clamaient, haut et fort, leurs revendications, aspirant à ce que leurs voix atteignent les plus hauts sommets du pays, notamment les hauts gradés de l'armée nationale et du roi. Celui-ci avait partagé une face de l'histoire de la guerre qui siégeait au Sahara, où le front séparatiste du Polisario, était et utilisait des tactiques et de l'armement supérieur aux forces marocaines, lui permettant de prendre un nombre important de prisonniers. Atmane nous avait parlé alors d'une certaine « ignorance » des citoyens « lambda » de la situation réelle à laquelle, lui et d'autres militaires marocains, s'était retrouvés confrontés dans cette zone. Bien qu'il ait fini par être capturé, Atmane nous avait toutefois parlé d'une « fierté » qu'il ressentait pour avoir « bien utilisé l'armement que mon pays a mis à ma disposition », préférant rester en vie plutôt que de se suicider afin de revoir sa famille et ses enfants. Le garçon qui criait au loup ? Suivant ses propos, l'ex-capitaine des FRA nous avait déclaré avoir été reçu, suite à sa libération et de ses compères en 2003, comme des « indésirables » et des « malotrus ». Celui-ci avait même parlé d'une certaine « continuité de la prison » une fois sur le sol national, au sein de la base militaire d'Inezgane, dans la région d'Agadir. Cela va plus, puisqu'il avait même parlait de conditions quasi-impossibles pour voir les siens, alors qu'il s'attendait à un glorieux retour au sein de la mère patrie. Mais cela ne s'arrête pas là, puis qu'il a parlé de formalités « bidon », de conditions de réinsertions inexistantes dans l'armée marocaine, et sans dédommagements, si ce n'est « un peu d'argent ». L'ex-capitaine Atmane avait donc perdu toutefois foi dans un système à qui il a consacré sa vie, à une idéologie qu'il a vite fait de réaliser qu'il ne s'agissait que de mirages une fois au sein du pays, contribuant à un mécontentement général dans les rangs des ex-prisonniers de la guerre du Sahara. Atmani n'avait donc plus que sa « petite » retraite de capitaine pour survivre au sein d'un pays qui « ne voulait plus » de lui et de ses compères, alors que d'autres, moins gradés, profitaient « bizarrement » de promotions de l'armée. Mais est-ce bien le cas ? Ces propos sont assez contradictoires, selon ce qui nous est parvenu de source militaire. En effet, notre interlocuteur, au sein de l'armée marocaine, nous a déclaré que « l'ex-officier répondant au nom de Ali Atmane, ex-pilote dans l'armée marocaine, qui a passé 25 ans de détention chez le polisario, durant le conflit de recouvrement de notre intégrité territoriale, ne cesse d'exploiter les revendications des ex-prisonniers des FAR dans les prisons algériennes et polisarienne, pour des intentions on ne peut plus mercantiles et malveillantes ». Les FAR reprocheraient par ailleurs à Atmane de « profiter » de la situation, cherchant à tirer profit personnel de la condition des ex-prisonniers de la guerre du Sahara. Les FAR « accusent » même Atmane « de manipuler les ex-prisonniers, surtout les ex-sous-officiers et militaires du rang, dans le but d'atteindre ses objectifs particuliers ». Pire, celui-ci serait même en contact avec des « organismes et autres officines étrangères connus pour leur animosité envers notre pays, pour demander leur soutien et leur présence dans d'éventuelles manifestations et sit-in qu'ils auraient planifiés ». Notre source nous a par ailleurs fait état de la retraite, jugée « faible » par Atmane, ainsi que des différents avantages et privilèges dont ils bénéficient actuellement. L'intéressé percevrait ainsi, selon notre source, d'« un salaire mensuel équivalent à celui d'un Colonel à la retraite, totalisant une pension militaire de retraite, une pension militaire d'invalidité et une rente viagère. Il dispose également de deux appartements qui leur ont été offerts par l'Agence de Logement et d'Equipement militaires à un prix préférentiel d'un agrément de taxi. Il a en plus bénéficié de secours financiers attribués par la Fondation Hassan II pour les Œuvres sociales des Anciens Militaires et Anciens Combattants, d'une valeur dépassant 140 000 dirhams ». De plus, notre interlocuteur nous a indiqué que « la famille de l'ex-capitaine Ali Atmane a toujours bénéficié, durant la période de son emprisonnement, de la gratuité du logement de fonction, à Meknès ». La goutte qui fait déborder le vase À la lumière des propos d'Atmane, la position des FAR ne peut être que déception, comme nous l'a fait entendre notre source. En effet, pour les FAR, « les démonstrations d'ingratitude de Ali Atmane se poursuivent crescendo et cette fois ses intentions vont au-delà de l'acceptable. En effet, cet ex-militaire ne cesse de dénigrer, tous azimuts, le système et de colporter des messages erronés pour nuire à l'Institution militaire de son pays. Une ingratitude monstrueuse envers ceux qui l'aident et qui ont aidé sa famille pendant toute la période de son emprisonnement ». Cela dit, la suite de cet « épisode » reste inconnue pour le moment, du fait que l'on ignore si l'intéressé va réagir à cette sortie des FAR, ou bien faire profil bas.