L'Université Mohamed V et l'Université virtuelle de Tunis ont organisé, mercredi à Rabat, la 2ème rencontre du Consortium universitaire africain pour le développement de l'enseignement virtuel (CAUDEV). Cet événement a pour objectifs de développer une coopération entre les différentes universités africaines dans les domaines de la mutualisation, des échanges d'expériences en matière d'enseignement virtuel et de recherche en technologies éducatives, de l'accompagnement des réformes engagées par les établissements d'enseignement en matière d'intégration du numérique dans l'enseignement et de la recherche scientifique et l'innovation. Intervenant à l'ouverture de ce conclave, le président de l'université Mohamed V de Rabat, Mohammed Rhachi a estimé que dans un monde régi de plus en plus par les principes de la révolution industrielle, il est question de modifier la manière de travailler, de consommer, de vivre et d'interagir les uns avec les autres. Or, a-t-il dit, les méthodes éducatives demeurent assez statiques, notant que cette rencontre de deux jours constitue une opportunité pour mettre en avant les outils technologiques qui permettront d'améliorer la pédagogie de l'université marocaine. Le digital learning, qui constitue une pédagogie innovante, incite à repenser les universités, à revisiter leurs référentiels et leurs méthodologies, tout en adoptant de nouvelles modalités d'enseignement, a souligné Rhachi. « Nous avons également besoin, de repenser le rôle et les missions de l'enseignant qui sera appelé à apprendre pour devenir un formateur capable d'évoluer dans un écosystème socio-économique », a-t-il insisté. Par ailleurs, le défi des 4 années à venir sera de mettre en priorité des moyens et des outils de promotion de l'employabilité, en accordant davantage d'importance à la transformation digitale au sein de l'Université, a-t-il poursuivi. Il a aussi mis en exergue les plateformes d'enseignement à distance dont dispose l'université Mohamed V, qui hébergent des cours dans différentes spécialités destinées aux étudiants de l'université ainsi que des cours destinés au grand public (MOOC). La place du digital dans les campus universitaires Pour sa part, le président de l'université virtuelle de Tunis, Mahjoub Aouni, a mis en relief la place importante qu'occupe actuellement le digital dans les campus universitaires. « A l'heure où la connaissance mondiale est disponible en ligne, nous devons offrir à notre communauté les moyens de prendre en main cette nouvelle réalité », a-t-il déclaré. Il a expliqué que le numérique n'est pas uniquement une innovation technologique permettant d'apporter une nouvelle vision pédagogique, mais aussi une capacité à répondre globalement à toutes les nouvelles attentes des étudiants et des apprenants: une pédagogie plus interactive centrée sur le partage et l'échange. Dans une déclaration à la MAP, Aouni a souligné qu'il est question aujourd'hui d'exploiter les technologies modernes en vue de résoudre de nombreuses problématiques, comme le nombre croissant d'étudiants dans les universités. Il a d'autre part avancé, que le forum comprendra deux ateliers supervisés par des experts tunisiens, le premier sur la manière de mettre en place des projets communs financés par l'Union européenne et le second sur la composition des deux composantes et d'identifier les méthodes pédagogiques modernes liées à la numérisation de l'éducation. Prennent part à ce colloque, des représentants d'universités africaines de plusieurs pays: Burkina Faso, Mauritanie, Tchad, Côte d'Ivoire, Sénégal, Cameroun, Gabon, Niger, Tunisie et Maroc.