La 12è retraite du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) a entamé ses travaux, lundi à Skhirat, avec la participation des 15 Etat membres de cette instance panafricaine. S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture marquée par la présence du ministre délégué auprès du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale chargé de la Coopération Africaine, Mohcine Jazouli, le président du CPS pour le mois de juillet 2019, l'ambassadeur sierra-leonais, Brahima Patrick Kapuwa, a relevé que cette douzième réunion du Conseil revêt un caractère important d'autant plus qu'elle s'assigne pour objectif d'améliorer les méthodes de travail de ce mécanisme pour qu'il s'acquitte au mieux des missions qui lui sont attribuées. Cette retraite va permettre de donner un nouvel élan au travail du CPS en matière de renforcement de la paix et de la stabilité, de prévention des conflits et de résolution des crises de par le continent, a-t-il dit, notant toutefois que le Conseil fait désormais face à une série de challenges et de défis qui seront débattus lors des réunions de cette retraite. Remerciant le Maroc d'avoir bien voulu accueillir cette retraite, Kapuwa, ambassadeur représentant permanent de Sierra Léone auprès de l'UA a émis le souhait d'aboutir, lors des délibérations, à des mesures concrètes à même de renforcer les méthodes de travail du CPS pour qu'il continue d'accomplir sa mission en faveur de la paix et de la stabilité dans les différentes régions du continent africain. De son côté, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'UA, Smail Chergui a mis en avant les « contributions significatives » du Maroc au travail quotidien du CPS depuis son élection en avril 2018, exprimant par la même sa profonde gratitude et celle de la commission de l'Union africaine au Royaume pour avoir bien voulu abriter cette retraite. L'architecture africaine de paix et de sécurité Rappelant qu'en vertu de l'article 2 du Protocole du CPS, ce Conseil se veut le « centre de gravité » de l'architecture africaine de paix et de sécurité, ainsi que celle de gouvernance, il a relevé que le travail accompli depuis son lancement en 2004 montre que ce mécanisme remplit le rôle qui lui est assigné. Dans une allocution lue en son nom par Admore Kambudzi, directeur du Département Paix et Sécurité de la Commission de l'UA, Chergui a indiqué que le continent a besoin d'un CPS « robuste", doté d'une forte détermination collective pour répondre à temps aux situations de conflits et de crises, relevant que le thème retenu pour cette retraite exige une introspection et un examen des méthodes et modalités de travail, particulièrement en ce qui concerne la prévention, la gestion et la résolution des conflits. Il a, en outre, souligné la nécessité de « faire mieux » en matière de prévention si on veut atteindre les objectifs de la Feuille de route africaine sur les étapes pratiques pour « faire taire les armes en Afrique d'ici 2020 » ainsi que les objectifs de l'Agenda 2030 du développement durable 2030. Et de poursuivre que la retraite de Skhirat sert de plateforme pour les Etats membres afin d'élaborer des propositions concrètes en matière de prévention et de mitigation des conflits et des crises. Prennent part à cette retraite, les 15 Etats membres du CPS, en l'occurrence la République algérienne démocratique et populaire, la République d'Angola, la République du Burundi, la République de Djibouti, la République Gabonaise, la République de Guinée Equatoriale, la République du Kenya, le Royaume du Lesotho, la République du Libéria, la République Fédérale du Nigéria, la République du Rwanda, la République de Sierra Leone, la République Togolaise, la République du Zimbabwe et le Royaume du Maroc. Consolidation de la paix en Afrique Cette retraite, qui se tient à la veille de la prochaine présidence du Royaume du Maroc du CPS, est une reconnaissance renouvelée de son leadership et de ses actions constructives en faveur de la paix et de la stabilité en Afrique, ainsi que de son dynamisme positif au sein de l'UA et de ses organes, principalement le CPS. Elle s'inscrit dans le prolongement de la tenue des retraites précédentes de cet organe, ayant débattu, en particulier, de ses méthodes de travail, ainsi que de la paix et de la sécurité en Afrique. La retraite de Skhirat examinera plusieurs thématiques, à savoir l'action du CPS pour la prévention et la consolidation de la paix en Afrique, les méthodes de travail de cet organe panafricain, ainsi que les défis de la gestion des crises et le règlement des conflits en Afrique. En mai dernier, le Maroc avait organisé à Rabat un séminaire portant sur « l'amélioration des méthodes de travail du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine », dont les conclusions ont affirmé, en particulier, l'impératif de la réforme du CPS en vue de le rendre plus efficient et plus crédible, lui permettant de faire face aux multiples défis et menaces guettant l'Afrique en matière de la paix et de stabilité, rappelle-t-on.