Célébrée le 29 mai, la Journée internationale des Casques bleus de l'ONU rend hommage au personnel civil, policier et militaire pour sa contribution inestimable au travail de l'ONU. Elle constitue aussi l'occasion d'honorer la mémoire de plus de 3.800 Casques bleus qui ont perdu la vie en servant sous le drapeau des Nations Unies depuis 1948, dont 98 hommes et femmes en 2018. Dans un message, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exprimé sa « plus profonde gratitude aux plus de 100.000 membres du personnel de maintien de la paix, civils, policiers et militaires, déployés aujourd'hui de par le monde, ainsi qu'aux pays qui fournissent ces femmes et hommes courageux et dévoués ». Et d'ajouter: « Cette année, l'Organisation des Nations Unies, se souvient que cela fait 20 ans que le Conseil de sécurité a ordonné pour la première fois une mission de maintien de la paix pour protéger les civils. Chaque jour, les soldats de la paix protègent de la violence, souvent au péril de leur vie, des hommes, des femmes et des enfants ». Le SG de l'ONU a également affirmé que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont un investissement vital dans la paix et la sécurité mondiales. « Et c'est parce qu'elles exigent un ferme engagement de la communauté internationale que nous avons lancé l'initiative «Action pour le maintien de la paix», qui vise à rendre nos missions plus fortes, plus sûres et mieux adaptées à l'avenir », a-t-il indiqué. A noter que le thème retenu pour la Journée internationale des Casques bleus de l'ONU cette année, «Protéger les civils, protéger la paix», marque le 20e anniversaire de la MINUSIL (Sierra Leone), la première mission de maintien de la paix ayant reçu expressément pour mandat de protéger les civils. Au cours des 20 dernières années, la protection des civils a été de plus en plus au cœur des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Plus de 90 % des soldats de la paix déployés dans huit opérations de maintien de la paix, à Abyei et au Darfour, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Haïti, au Liban, au Mali et au Soudan du Sud, ont pour mandat de protéger les civils. Ces soldats de la paix risquent leur vie au quotidien pour protéger les civils de la violence. Pour rappel, la première mission de maintien de la paix a été établie le 29 mai 1948 lorsque le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé le déploiement d'un petit nombre d'observateurs militaires au Moyen-Orient afin de veiller au respect des accords d'armistice entre Israël et les territoires arabes occupés. Ce groupe d'observateurs militaires a ainsi formé l'Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST). Plus de 88.000 militaires, policiers et civils Depuis lors, plus d'un million d'hommes et de femmes ont servi dans 72 opérations de maintien de la paix ayant des répercussions directes sur la vie de millions de personnes, protégeant les plus vulnérables dans le monde et sauvant d'innombrables vies. Du Cambodge à El Salvador, en passant par le Libéria, la Sierra Leone, le Timor-Leste et ailleurs, les Casques bleus aident les pays dans leur transition de la guerre à la paix. Aujourd'hui, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies comptent sur plus de 88.000 militaires, policiers et civils (provenant de 124 Etats Membres), 13.000 civils et 1.300 volontaires des Nations Unies déployés dans 14 opérations sur quatre continents. Vendredi dernier, l'organisation des Nations-Unies a rendu hommage à des milliers de Casques bleus déployés au service de la paix à travers le monde. Parmi ces braves soldats de la paix figurent en bonne place les Casques bleus marocains déployés dans le cadre des missions de maintien de la paix des Nations-Unies en Afrique, continent pour lequel le Royaume du Maroc est résolument engagé pour sa stabilité et son développement. Participant aux opérations de maintien de la paix de l'ONU depuis les années 1960, le Royaume a été, en effet, le premier pays contributeur de troupes déployées en Côte d'Ivoire, mais également en République centrafricaine. Actuellement, le Maroc contribue avec plus de 2.150 Casques bleus actuellement en service sous le drapeau de l'ONU dans les missions de maintien de la paix en République centrafricaine (Minusca) et en République démocratique du Congo (Monusco). Ainsi, la Monusco compte 834 Casques bleus marocains qui contribuent de manière effective aux objectifs de cette mission, visant notamment à assurer la protection des civils, du personnel humanitaire et du personnel chargé de défendre les droits de l'homme, et appuyer le gouvernement de la RDC dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix. De même, en République Centrafricaine, le Royaume contribue à hauteur de 762 Casques bleus dans le cadre de la Minusca, qui est mandatée par le Conseil de sécurité pour protéger les civils et appuyer la mise en œuvre de la transition dans ce pays subsaharien en proie à une grande instabilité. Arrivé en République centrafricaine en décembre 2014, le bataillon marocain est présent à Obo, Zemio, Rafai, Bakouma et Bangassou. Cette année, un Casque bleu des Forces Armées Royales, décédé lors de l'exercice de sa noble mission de maintien de la paix au sein de la Minusca, a reçu, à titre posthume à New York, la Médaille Dag Hammarskjöld, qui rend hommage aux casques bleus tombés en 2018 et 2019. Il s'agit du Caporal-chef Rachid Abarki, qui a perdu la vie le 24 avril 2018 alors qu'il servait dans le cadre de la Minusca. Cette année aussi, la célébration de la Journée internationale des Casques bleus à New York est marquée par une cérémonie spéciale durant laquelle le chef de l'ONU a remis la « Médaille Capitaine Mbaye Diagne du courage exceptionnel » au soldat Chancy Chitete du Malawi. C'est la première fois que cette médaille est remise depuis 2016, année où la famille du capitaine Mbaye Diagne l'a reçue. Le capitaine sénégalais a été tué au Rwanda en 1994 après avoir sauvé nombre de vies humaines. Le lauréat de 2019, Chancy Chitete, qui était déployé au sein de la Monusco, a été tué l'année dernière alors qu'il sauvait la vie d'un Casque bleu tanzanien grièvement blessé pendant une opération contre les Forces démocratiques alliées (ADF). L'héroïsme et le sacrifice du soldat ont permis aux Casques bleus de réaliser leur objectif de protéger les civils et de forcer les ADF à se retirer de la zone qu'elles voulaient attaquer, avec le risque de perturber la riposte contre l'Ebola, selon l'ONU. Dans une allocution à cette occasion, Guterres a tenu à rendre hommage au courage et à l'héroïsme des 119 récipiendaires de la médaille Dag Hammarskjöld, qui porte le nom de l'ancien Secrétaire général des Nations-Unies, lui-même tué dans un accident d'avion au Congo il y a 58 ans alors qu'il œuvrait à négocier un accord de paix pour mettre fin à la guerre dans ce pays. « Venus de différents horizons, nos héros décédés ont uni leurs efforts pour aider l'ONU à atteindre son objectif le plus important: sauver de nouvelles générations du fléau de la guerre », a dit Guterres. « La médaille par laquelle nous les honorons à titre posthume porte le nom du Secrétaire général Hammarskjöld. Son nom y est inscrit ainsi que le leur – les liant pour toujours dans nos cœurs et nos souvenirs », a-t-il souligné.