Le président français, Emmanuel Macron, accueillera samedi à 17 h locales les deux ressortissants français ainsi que l'ex-otage sud-coréenne à l'aéroport militaire de Villacoublay, en région parisienne. Le président Macron «s'incline avec émotion et gravité devant le sacrifice de nos deux militaires, qui ont donné leur vie pour sauver celles de nos concitoyens», selon le palais de l'Elysée. Il présidera «en début de semaine prochaine» une cérémonie d'hommage national aux deux commandos marine. Pour sa part, le chef de l'Etat burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, recevra aussi, ce samedi à Ouagadougou, les otages libérés, suite à l'opération conjointe menée dans le nord du pays, a indiqué une source proche de la Présidence. L'opération a été conduite par les forces spéciales françaises, dans la nuit de jeudi à vendredi, en collaboration avec le service de renseignement américain et les forces armées burkinabé. Elle a permis la libération de deux Français, d'une Américaine et d'une Sud-coréenne. Cette libération a pu être obtenue grâce à «une opération d'une très grande complexité menée dans la nuit du 9 au 10 mai dans le nord du Burkina», a déclaré vendredi la ministre française des Armées, Florence Parly, lors d'une conférence de presse. «C'est une opération d'une rare difficulté que peu d'armées au monde sont capables de mener», a-t-elle fait valoir, en rendant hommage à «l'héroïsme des forces spéciales» françaises, qui ont perdu deux des leurs pendant l'assaut contre les ravisseurs. Quatre d'entre eux ont été tués. Selon le récit du chef d'état-major français, le général François Lecointre, «les commandos des forces spéciales se sont infiltrés dans la nuit noire sur une distance de 200 mètres, malgré la présence d'une sentinelle», avant d'être finalement repérés à 10 mètres des abris des ravisseurs. Cette opération a été «rendue possible par la mobilisation des moyens de [la force antidjihadiste française au Sahel] Barkhane, le soutien logistique des forces burkinabè et le soutien américain en renseignement», a précisé le général. Deux éléments des forces spéciales françaises ont perdu la vie Les deux Français avaient été enlevés, le 1er mai dernier, dans le parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin, tandis que les deux autres otages étaient retenus au Burkina Faso depuis 28 jours. Lors de cette opération, quatre terroristes ont été neutralisés et deux éléments des forces spéciales françaises ont perdu la vie. Le gouvernement burkinabé salue la collaboration entre les différents pays engagés dans la lutte contre le terrorisme et réaffirme la détermination des forces de défense et de sécurité du Burkina Faso à poursuivre les opérations de sécurisation de l'ensemble du territoire national. Depuis 2015, le Burkina est confronté une vague d'attaques terroristes qui sont devenues récurrentes dans les régions du nord, de l'est et du centre du pays. A signaler que le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a réagi ce samedi matin à la libération des deux otages français enlevés le 1er mai au Bénin, dans une zone frontalière avec le Burkina Faso. « Je pense qu'il faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s'informent auparavant de ce qu'on appelle les 'conseils aux voyageurs', qui sont mis en place et entretenus régulièrement par le Quai d'Orsay et qui indiquent les zones sûres, les zones à petits risques et les zones à gros risques », a souligné le ministre, interrogé par Europe 1.