Le nom de l'ancien président sud-africain, Jacob Zuma, a été cité, dimanche, parmi des hauts responsables du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) qui auraient contribué à la création, en octobre 2018, d'un nouveau parti d'opposition, l'African Transformation Movement (ATM). Le journal dominical sud-africain, The Sunday Times, rapporte que ce lien est établi dans documents d'ATM détaillant des consultations tenues avec Zuma et Ace Magashule, actuel secrétaire général de l'ANC. Les deux hommes se seraient engagés dans cette entreprise pour préparer une alternative politique à l'ANC après l'élection de Cyril Ramaphosa à la tête du parti de l'icône Nelson Mandela. ATM a été officiellement créé par le Conseil sud-africain des églises messianiques, une des plus grandes organisations religieuses du pays. Zuma a été évincé du poste de chef de l'ANC en 2017 dans le sillage des graves scandales politico-financiers qui ont secoué le parti sous son mandat de 2009 à 2017. Pour sa part, Magashule numéro 3 de l'ANC, est au cœur des critiques pour son implication présumée dans de grosses affaires de corruption. Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique, a même porté plainte contre lui. Récemment, Il a été pointé du doigt dans un livre d'investigation, «Gangster State/Etat Gangster», qui a déchaîné les passions dans le pays. Selon l'auteur du livre, un bestseller dans le pays actuellement, Magashule touchait une commission sur tous les contrats gouvernementaux dans sa province. Par ailleurs, le Sunday Times rapporte que l'ANC était au courant que Zuma et Magashule étaient liés à la création de l'ATM. «Nous nous attendions à une telle démarche», a dit Fikile Mbalula, directeur de campagne de l'ANC pour les élections générales qui auront lieu mercredi dans le pays. L'ANC, qui conduit l'Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid en 1994, avait déjà connu des scissions. En 2008, une faction libérale, proche de l'ancien président Thabo Mbeki, a créé le Congrès du peuple. Une autre scission est intervenue en 2013 quand des membres radicaux de l'ANC et des anciens membres de la ligue de jeunesse se sont regroupés pour former les Economic Freedom Fighters, actuellement deuxième parti d'opposition.