Les élections législatives anticipées en Espagne doivent avoir lieu dimanche 28 avril et, ce scrutin est perçu comme un test pour le Premier ministre Pedro Sanchez boudé par ses alliés des premiers jours et incapable de réunir une majorité gouvernementale. Face à lui, quatre candidats déterminés à faire partie du prochain gouvernement. Le jeune chef de gouvernement espagnol qui a remplacé le conservateur Mariano Rajoy en juin 2018 (suite à la motion de censure déposée par le parlement espagnol, ndlr), a essuyé un camouflet historique lorsqu'en octobre dernier, le Parlement n'a pas adopté son projet de loi de finances, provoquant des élections législatives anticipées pour ce 28 avril, un test pour le candidat socialiste à la tête d'un gouvernement minoritaire de 85 sièges sur les 350 que compte le Congrès des députés. Le jeune chef de gouvernement de 47 ans, issu (et à la tête depuis 2014, ndlr) du PSOE, le parti socialiste ouvrier espagnol, va devoir affronter des candidats de différents bords politiques qui n'excluent pas la possibilité de nouer une alliance avec son parti lors de ces élections législatives, les troisièmes depuis 2015. Les 5 candidats en lice Pablo Casado (PP-droite), 38 ans, le plus jeune candidat de ces législatives, avocat de formation, est considéré comme le représentant de l'aile conservatrice de son parti dont il a été élu président en juin 2018. Casado cherchera à travers ces élections de replacer son parti sur l'échiquier politique après les nombreux scandales de corruption qui ont terni l'image du parti conservateur. Le leader de Podemos (extrême gauche), Pablo Iglesias, 40 ans, est un ancien militant de l'Union des jeunesses communistes d'Espagne. Ce docteur en sciences politiques cherche à faire grandir son parti fondé en 2014 et n'a pas exclu son ambition de former un gouvernement de gauche avec le PSOE. Albert Rivera (Ciudadanos-centre droit), 39 ans est, un défenseur d'une approche anti-clivages entre la gauche et la droite. Ce diplômé en droit, a été élu en 2006 député au parlement régional catalan, avant de siéger, à partir de décembre 2015, au Congrès des députés espagnol. Pour ces élections, il n'a pas caché son envie de s'allier au PP pour former une coalition de droite, mais il pourrait également s'allier à la gauche. Enfin, Santiago Abascal (Vox-extrême droite), 43 ans, cet un ancien membre du PP (1994-2013). C'est l'étoile montante du populisme en Espagne. Avec un discours ouvertement xénophobe, anti-immigration et antiféministe, le candidat de l'extrême droite ambitionne d'entrer au Parlement espagnol. Un scrutin imprévisible Le scrutin s'annonce imprévisible et difficile pour tous les candidats car les électeurs ne savent plus où donner de la tête, indécis, certains pourraient simplement bouder ces élections. Pour les observateurs, le résultat des législatives sera déterminant surtout par le taux de participation, un élément qui aura des répercutions directes sur les résultats de chaque parti. Néanmoins, les derniers sondages donnent le PSOE, le Parti socialiste ouvrier espagnol (gauche) comme vainqueur (environs 30% des estimations de votes). Le coup de théâtre prévisible également serait l'entrée de la VOX, parti xénophobe d'extrême droite au Congrès des députés (crédité de 11% selon les derniers sondages) à l'exemple de certains pays européens qui ont été gagnés par cette vague d'ultra-nationaliste. Cela ne serait pas sans rappeler les élections de 2015 qui ont vu l'entrée au Parlement espagnol de Podemos (extrême gauche) et Ciudadanos (centre droit) marquant la fin du bipartisme dans la péninsule ibérique. Vendredi, ce sont 1.222.937 personnes qui ont envoyé leurs bulletins de vote pour les élections législatives anticipées par voie postale selon l'opérateur postal public « Correos ». Ce chiffre est le deuxième plus important enregistré depuis la transition démocratique indique Cerreos, selon le dernier décompte arrêté jeudi à minuit. Sur le total des enveloppes électorales reçues par poste, 935.375 sont déjà prêtes pour être déposées dimanche dans les quelques 60.038 bureaux du pays.