Marquée par un bel hommage à deux grandes figures du cinéma d'animation, qui sont Isao Takahata et Didier Brunner ainsi que la projection de l'avant-première de « Funan« , la cérémonie d'ouverture de la 18ème édition du Festival International du Cinéma d'animation de Meknès FICAM, a été célébré dans une ambiance conviviale avec beaucoup d'émotions, lors de la soirée du vendredi 22 mars au théâtre de l'Institut Français de Meknès. Le coup d'envoi de la 18e édition du festival a été donné par le président de la Fondation Aicha, Mardochée Devico, qui en a profité pour répondre à une question qu'on lui pose « assez souvent »: d'où vient cette passion qu'il porte pour le cinéma d'animation ? «C'est que tout petit, j'ai toujours été attiré par le cinéma et le monde de l'animation. Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, et bien sachez que Aicha a été dessiné en 1976 par Albert Uderzo, le dessinateur d'Astérix. Et depuis, nous avons toujours communiqué à travers des dessins animés. C'est donc de manière naturelle qu'Aicha c'est engagé dans l'organisation du FICAM depuis plus de 18ans», a répondu Devico au grand public présent. Un bel et touchant hommage a été rendu à Isao Takahata, l'une des grandes personnalités du cinéma d'animation. «Il faisait partie de l'histoire du FICAM», a déclaré en larmes Mohamed Bayoud, directeur artistique du FICAM et qui a côtoyé le réalisateur de son vivant. Décédé il y a un an, l'icône du cinéma d'animation Japonais, Isao Takahata, a fréquenté les premières éditions du festival, en 2006, notamment pour une avant-première de son film «Pompoko» et une rétrospective de ses longs-métrages. Il a fait son come-back à Meknès en 2015 pour présenter son ultime chef-d'œuvre «Le Conte de la Princesse Kaguya». Yôichi Kotabe, animateur Japonais et ami proche d'Isao Takahata, a été également de la partie. Il a exprimé son admiration et son respect pour le travail qu'a réalisé cette figure du cinéma d'animation japonais, et tout ce qu'il a apporté au monde de l'animation. Autre point fort de ce coup d'envoi, l'hommage rendu à la carrière du producteur français et fondateur de la société de production «Les Armateurs», Didier Brunner. «Un hommage, je vais être honnête avec vous, ça fou les jetons. C'est la flamme d'un dernier kilomètre, ne me dite pas que c'est la dernière ligne droite, je viens de commencer», a lancé drôlement à la foule, la « légende » française de la production de film d'animation. Mohamed Bayoud, a également présenté les invités d'exceptions de cette 18ème édition, à savoir l'illustrateur et producteur américain Peter de Sève, ainsi que le réalisateur néerlandais Michael Dudo, César du meilleur court-métrage en 1996 avec «Le Moine et le Poisson», tous deux présents à la cérémonie d'ouverture. Pour la 14e édition du Grand Prix Aicha de l'Animation GPAA, il a été décerné à Anas Doujdid. Le lauréat a bénéficié du soutien de la Fondation Aicha d'un montant de 50.000 dirhams. Le chèque lui a été remis par Mardochée Devico et le gouverneur de la ville de Meknès, Abdelghani Sabbar. Son court-métrage sera projeté en avant-première lors de la prochaine édition du festival où il prendra part également à la résidence francophone d'écriture pour le film d'animation. Et pour clôturer la soirée d'ouverture en beauté, le public a découvert en avant-première le long-métrage émouvant, en compétition, «Funan», projeté à l'occasion en écran large au Théâtre de l'Institut français de Meknès. Produit par Sébastien Onomo et réalisé par Denis Do, ce dernier a raconté à travers son film l'histoire d'une jeune femme, exilée de force et séparée de force de son fils par les Khmers Rouges (l'un des mouvements politiques et militaires communistes radicales, qui a dirigé le Cambodge de 1975-1979, Asie du sud-est). Elle devait alors survivre, malgré elle, à l'esclavage, la maltraitance et la famine pour finalement chercher à tout prix un moyen de retrouver son petit enfant et s'évader. Il s'agissait d'une vraie histoire, celle de la mère du réalisateur, Dénis Do et son demi-frère, qu'il a dévoilé au grand public du FICAM. Projections, Master class, Work in progress, tables rondes, avant-première, compétitions et bien d'autres ateliers et activités dédiés aux jeunes étudiants marocains et aux passionnés du cinéma d'animation sont au rendez-vous pour cette 18e édition du Festival du cinéma d'animation de Meknès, qui se poursuit jusqu'au 27 mars 2018.