Les énergies du futur étaient au centre des débats lors d'une conférence, organisé ce vendredi 8 mars, par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Animée par Christian Ngo, Directeur d'Edmonium Conseil et conseiller au Commissariat à l'énergie atomique en France ainsi que Tayeb Amegroud, Consultant spécialiste du secteur, l'événement a mis l'accent sur les différentes énergies renouvelables, et celles du futur, les défis et l'impact sur la vie de tous les jours. En voici les grandes lignes. Depuis l'avènement de l'ère industrielle au milieu du 19ème siècle, la consommation d'énergie n'a cessé de croître sous multiples formes afin de satisfaire des besoins en constante évolution (industrie, transport, chauffage, électricité …). Et compte tenu de l'évolution de la population mondiale, la demande sera de plus en plus importante. Ce développement a entre autres été permis par l'utilisation massive des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel…), mais il a eu un impact négatif sur l'environnement (réchauffement climatique…). Comment ? Christian Ngo explique que les énergies fossiles se sont constituées il y a plusieurs centaines de millions d'années par l'accumulation et la décomposition de matières organiques d'origine végétale. Il s'agit donc de dérivés de carbone. Et c'est bien là le problème, puisque ces énergies fossiles dégagent du dioxyde de carbone (CO2), qui est un gaz favorisant l'effet de serre qui résulte justement d'une augmentation considérable de ces gaz. L'expert a également tiré la sonnette d'alarme quant à la consommation extravagante du pétrole dont les pays sont devenu dépendant. Selon les chiffres, le monde consomme actuellement 65 millions de barils de pétrole par jour (essentiellement sous forme de combustible pour les transports, vêtements ...) ainsi que 35 milliards de tonnes de charbon, et c'est plus les citadins qui courent les plus grands risques puisque la pollution touche essentiellement les grandes villes comme c'est le cas en Chine. L'homme émet 2 fois plus de CO2 que ce que la nature peut absorber. Ce que l'expert propose est de réduire les émissions de gaz à effet de serre ainsi que réduire la consommation d'énergies fossiles. De ce fait, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que l'anticipation de l'épuisement progressif des énergies fossiles sont, depuis quelques années, une priorité à l'échelle mondiale. Mais malgré les dernières avancées technologiques en matière d'énergies renouvelables, le mix énergétique est toujours dominé par ces énergies fossiles. Conclusion ? Il n'y a pas de solution universelle, souligne Christian Ngo. « Toutes les ressources d'énergies sont nécessaires, à savoir les énergies dé-carbonées comme le nucléaire qui est une énergie non renouvelable, qui s'épuisent tôt ou tard et dont les civilisations moderne sont dépendante. Il y a également l'exploitation de la chaleur basse température». Toutefois, ce que les économies essayent de faire il y a quelques années déjà, c'est une transition énergétique vers les green tech (technologies vertes). Toutefois ce qui n'est pas révélé, souligne le conférencier, est que cette transition est une atteinte garantie à l'environnement. Comment ? Les technologies vertes ont besoin de métaux rares comme l'lithium, néodyme ou encore béryllium (appelés l'or noire du XXIe siècle) extraite des terres rares. Pour les terres rares ils sont en majorité contrôlés par la Chine, et ces métaux sont très polluants à extraire sans oublier qu'on peut difficilement les recycler. Les transports routiers ont également un impact énorme sur le changement climatique, puisque le pétrole est indispensable dans ce cas. Cependant, l'expert propose des solutions technologiques, déjà testé dans le monde tel que le véhicule hybride (électrique-thermique) qui nécessite la recharge des batteries par l'électricité ou encore les véhicules électriques, qui sont, selon l'expert efficaces pour les citadins. Energies renouvelables, le choix à faire Le défi aujourd'hui, que tous les pays sont appelés à relever, souligne l'expert, consiste à mettre en oeuvre une transition vers un système énergétique propre et moins émetteur de CO2 sans entraver leur développement économique et social. Et le Maroc fait partie des pays dont le changement climatique, dû aux émissions de gaz, suscite une inquiétude. En effet, le Maroc a choisi de faire des énergies renouvelables un levier de développement économique, puisque le secteur dispose d'un important potentiel et ouvre de larges perspectives pour une croissance durable qui respecte l'environnement et qui profite à tous. Le Royaume s'est donc engagé dans des mégas programmes et projets d'énergies renouvelables à savoir le site solaire Noor 1 de Ouarzazate qui est opérationnel depuis 2016, Noor 2 et 3 (toujours en cours de construction) et Noor 4 dont les travaux ont été lancées par SM le Roi Mohammed VI en avril 2017. Mais pas que ! Il y a également la centrale solaire et le parc éolien de Midelt sans oublier les programmes Noor Tafilalet et Noor Atlas et la centrale hydroélectrique d'Agdez à Zagora. Pour conclure, Christian Ngo, estime que le monde utilisera de plus en plus d'électricité dans le futur. Un constat que le Maroc a bien saisi en réalisant lesdits projets. « On peut vivre mieux en consommant moins et en polluant moins tout en étant en croissance. Mais il faut éviter le dogmatisme et utiliser la science et le bon sens », a-t-il dit.