Menacé de corruption et de fraude, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pourrait être inculpé, alors que des élections anticipées sont proches. Au pouvoir depuis bientôt 13 ans, Benjamin Netanyahu pourrait finir derrière les barreaux s'il n'arrive pas à se défendre contre les accusations qui pèsent sur lui. Jeudi, le procureur général, Avichaï Mandelblit, a manifesté sa ferme intention de l'inculper. Accusé d'avoir reçu des pots de vins de la part d'influentes personnes, d'avoir abusé des échanges de bons procédés, le premier ministre coule sous les dossiers à charge. Dossiers 1000, 2000, 4000 D'abord, le « dossier 1000 » dans lequel le premier ministre est soupçonné d'avoir reçu de grandes quantités de cigares de luxe, des bouteilles de champagne et de bijoux, d'une valeur approximative de 243.000 euros, de la part de riches personnalités, notamment le milliardaire australien James Packer ou encore le producteur Arnon Milchan. Les enquêteurs cherchent à trouver des preuves des échanges de services pour prouver la corruption. Mais, Benjamin Netanyahu dit Bibi, affirme, de son côté, que ce n'était que des cadeaux de la part d'amis. Ensuite, le « dossier 2000 », deuxième dossier par lequel est visé le premier ministre israélien. Il est suspecté d'avoir entamé un pacte avec le propriétaire du plus grand quotidien payant d'Israël, le Yediot Aharonot, pour lui garantir une plus large couverture nationale et limiter son concurrent Israel Hayom, quotidien gratuit. Pour mettre en place ce système, une loi pour quadriller la diffusion d'Israel Hayom aurait été proposée au vote. Pour se défendre, l'accusé déclare avoir été le plus grand opposant à cette loi et aurait provoqué les élections anticipées afin de la bloquer. Enfin, dernier dossier, « numéro 4000 ». Celui-ci porte sur la fusion entre le plus important opérateur de télécommunication israélien Bezeq et Yes, fournisseur de télévision satellitaire en 2015 qui nécessitait une autorisation gouvernementale. Ici, les enquêteurs suspectent que l'aval a été donné pour la fusion, en contrepartie d'une couverture médiatique complaisante pour Benjamin Netanyahu sur le site d'information Walla, propriété de Shaul Elovitch qui était par ailleurs le principal actionnaire de Bezeq. Pour le Premier ministre, la fusion entre Bezeq et Yes a été validée par les organes concernés parce qu'ils l'ont jugée « pertinente ». Il a également nié les accusations de complaisance sur le site Walla. L'homme fort d'Israël Dans toutes ces affaires qui tombent sur le chef du Likoud, un homme décrit comme « dur, intelligent et fort », selon Donald Trump, plusieurs personnes vont témoigner. Certaines ont accepté de coopérer notamment, Ari Harow, un ancien chef de cabinet. Clui qui souhaiterait qu'on se souvienne de lui comme le « protecteur d'Israel » ne sera entendu qu'après l'échéance électorale du 9 avril où il compte briguer un 5ème mandat. Imperturbable et indémontable, Benjamin Netanyahu manie avec brio les coups d'éclats et la diplomatie. Avec ses 13 ans au pouvoir dans un pays baignant dans la controverse et avec une expérience considérable en tant que ministre des Affaires Etrangères, à 69 ans, le Premier ministre qui s'est imposé comme le visage d'Israël et il n'est pas prêt de céder sa place malgré ses détracteurs. Comme en 2015, il est fort probable qu'il remporte ces élections législatives haut la main car, dans le paysage politique israélien rares sont ceux qui pourraient le concurrencer.