Le constructeur automobile nippon, Honda, s'apprête à fermer son unique usine en Europe. La fermeture de l'unité, basée au Royaume-Uni, engendrerait une baisse de productivité de 10 % pour le groupe, mais menacerait 3500 emplois directs. L'annonce a été confirmée par le management du groupe automobile ce mardi 19 février. L'usine de Swindon, dans l'ouest de Londres, a produit environ 160.000 véhicules en 2018, notamment les modèles phare de la marque nippone, à savoir les CR-V Civic et Jazz. Cela résulterait dans une perte directe de 10 % de la production totale de Honda au sein du Royaume-Uni, soit 1,52 million de véhicules. Ce qui inquiète dans cette décision, est surtout le fait que cette fermeture va résulter la suppression de 3500 emplois. Dans ce sens, le président de Honda, Takahiro Hachigo, a annoncé lors d'une conférence de presse à Tokyo que « cette décision n'a rien à voir avec le Brexit. Nous avons décidé de fermer l'usine suite à un examen du site de production pour le nouveau modèle de la Civic, et ce, en accord avec les standards européens et américains pour la protection de l'environnement ». Concernant le sort des employés, Hachigo a indiqué que le groupe va entamer des discussions avec eux, « afin de faire le maximum possible pour les employés de l'usine ». La décision de fermer l'usine est justifiée, selon le management de la compagnie, par les faibles ventes de véhicules du constructeur sur le marché britannique, où il détient une part avoisinant les 1 %. Dans ce sens, Honda indique que pour le segment des voitures, les ventes se sont établies à moins de 100.000 unités écoulées annuellement, ce qui le place loin de ses compatriotes, notamment Mazda et Suzuki. Cela dit, le groupe va garder son siège, Honda Motor Europe, situé au Royaume-Uni, malgré la fermeture de son usine de production. Hachigo a toutefois indiqué que le groupe ne peut pas « s'aventurer » dans de grands investissements, en vue de la situation économique actuelle au sein du Royaume-Uni. Honda n'est pas le seul constructeur automobile à prendre une décision pareille, du fait que l'autre nippon, Nissan, avait décidé de mettre un terme à la production de son crossover phare, le X-Trail, au sein de l'usine de Sunderland, dans le nord-est du pays. Le constructeur automobile avait évoqué, indirectement, les répercussions que pourrait avoir le Brexit sur ses activités au sein du Royaume-Uni. De plus, les limitations techniques dans le secteur automobile au sein du pays, notamment l'éradication petit à petit des moteurs diesel, n'encourage pas les constructeurs automobiles à investir dans des moteurs hybrides ou complètement électriques, dont la performance n'est pas toujours comparable à celle des moteurs diesel.