La guéguerre RNI-PJD bat son plein. De part et d'autre, on ne rate pas une occasion pour se tacler, rappeler à l'ordre ou lancer des piques. Quand le débat est purement politique, et que les dissensions ont pour objet l'intérêt général, la divergence est saine et même souhaitée. Mais quand cela tourne à l'insulte, on est en droit de se poser des questions ! Et pourtant, le ministre RNIste de la jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami a bien dit que sa formation œuvre pour « hisser » le niveau du discours politique, « contrairement à d'autres acteurs du champ politique qui ne cessent de le faire régresser ». Il n'a toutefois pas pu résister à l'occasion qui lui a été offerte ce dimanche en marge du Conseil national du parti de la Colombe, pour traiter l'ancien patron du PJD, Abdelilah Benkirane de faire partie des « petits esprits qui parlent des gens (...) au lieu des grands, qui eux, discutent des idées ». « Les déclarations peuvent avoir un effet lorsqu'elles émanent d'une personne saine d'esprit », a-t-il dit. L'allusion est claire, quand on sait que Benkirane avait déterré la hache de guerre, début janvier, pour traiter le dirigeant RNIste de « minable », quand ce dernier avait apporté son grain de sel à l'affaire Malainine et dressé un portrait peu élogieux des dirigeants du PJD. Ce tour de passe-passe ne date pas d'hier. Déjà quand Talbi Alami avait, en septembre dernier, déclaré que le PJD, qui dirige le gouvernement (dont il est membre), « œuvre à la subversion du pays », Benkirane avait rebondi pour rétorquer qu'il s'agit « juste de paroles sans fondements » et leur auteur « doit dans ce cas s'excuser et s'il faisait allusion à quelque chose qui pourrait être prouvée il se doit de la révéler ».