La liste définitive des cinq candidats officiels pour la présidentielle du 24 février au Sénégal, a été publiée dimanche 20 janvier dans la soirée. N'y figurent pas deux grands ténors de l'opposition, tandis que Macky Sall, candidat à sa propre succession fait partie du quintet de tête. Le Conseil Constitutionnel a validé la liste de candidats qui avait été précédemment annoncée. Sans étonnement, Khalifa Sall, ex-maire de Dakar, ainsi que Karim Wade, ancien ministre et fils de l'ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), ont été mis hors-jeu. Au Sénégal, l'un des rares pays d'Afrique qui reste un modèle de démocratie, l'opposition et le pouvoir sont à couteaux tirés depuis la publication de la liste provisoire des candidats retenus à l'élection présidentielle de février. À la veille des échéances électorales, ce sont de vives tensions qui ont refait surface, menaçant le calme ambiant du pays. Depuis que les deux figures de l'opposition ont été interdites de se présenter, la stratégie est claire : il faut court-circuiter les candidats ayant le plus de potentiel pour dégager la voie. La candidature de Macky Sall, qui cherche un nouveau mandat, a été directement accordée. Macky Sall « règne » en maitre absolu En marge de l'inauguration d'une mosquée, le président Macky Sall a tancé l'opposition, en déclarant que « le bruit était inévitable, car on ne peut pas battre quelqu'un et lui interdire de pleurer« . Les raisons évoquées pour rejeter les candidatures des deux opposants ont été leurs démêlés judiciaires. En effet, pour Karim Wade, le Conseil s'est basé sur sa condamnation en 2015 à six ans de prison pour « enrichissement illicite » ainsi que sa « non-inscription » au fichier électoral sur sa carte d'identité. Pour Khalifa Sall, la Cour a jugé qu'il ne pouvait pas se présenter à la présidentielle, car il n'était pas apte à être électeur avant d'être candidat. Pour le mandataire de l'ancien maire de Dakar, « c'est la validation d'un coup de force imposé par Macky Sall, qui comme on l'a toujours indiqué a peur d'affronter ses adversaires » a indiqué Babacar Thioye Bâ, ajoutant que le candidat malheureux a essayé tous les moyens de droit. Les autres aspirants à la présidence, dont la candidature a été validée par le Conseil Constitutionnel, sont Ousmane Sonko (député de l'opposition), Idrissa Seck (ex premier ministre), Madické Niang (proche d'Abdoulaye Wade) et, El Hadji Sall (Parti de l'Unité et Rassemblement).