Paris a demandé à Nissan d'envisager une fusion entre Renault et le constructeur japonais, rapportent, dimanche 20 janvier, les médias nippons. Citant des sources proches du dossier, l'agence de presse japonaise Kyodo rapporte que la délégation française qui s'est rendu cette semaine à Tokyo pour rencontrer les partenaires nippons de Nissan, a mis sur la table cette proposition de fusion. Une fusion soutenue par le président français (l'Etat français est actionnaire de Renault à 15,01%), mais qui ne semble pas être du goût de l'actuel PDG de Nissan qui a renversé son mentor Carlos Ghosn pour s'emparer de la présidence du constructeur. D'ailleurs, Nissan a du mal à accepter le jeu de pouvoir entre lui et Renault, qu'il juge non équilibré. Paris cherche à absorber Nissan En effet, Renault est actionnaire à hauteur de 43% de Nissan, qui a été sauvé par Carlos Ghosn de la faillite en 1999, mais à présent le chiffre d'affaire du constructeur japonais est bien plus important que celui du Français, ce qui dérange le PDG actuel de Nissan, Hiroto Saikawa. Nissan est également actionnaire chez Renault, mais à seulement 15% sans avoir de droit de vote et, possède également 34% de Mitsubishi, également sauvée d'un scandale de falsification par Carlos Ghosn à l'époque. Dans le cas de la réalisation du scénario proposé par Paris, Nissan et Mitsubishi seront encore plus sous la coupe du gouvernement français. Pour rappel, cette semaine, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a déclaré que Renault cherchait un nouveau PDG pour remplacer Carlos Ghosn à la tête du constructeur au losange, tout en réaffirmant son soutien à la présomption d'innocence. L'ex-influent patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitshubishi est empêché d'exercer ses prérogatives de patron de Renault puisqu'il est détenu au Japon depuis le 15 novembre dans une affaire de « minoration de revenus » et d' »abus de confiance ».