SIAM 2025 : L'hybridation des volailles, une solution face à la flambée des prix ?

Sous les grandes tentes blanches du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM) 2025, dans la section « Animaux et Élevage », un espace attire particulièrement l'attention : celui dédié aux avancées dans la filière avicole. Entre cages d'exposition, stands de poussins, et démonstrations de matériel d'élevage de pointe, une innovation marocaine retient tous les regards.
Parmi les éleveurs et entrepreneurs venus présenter leurs travaux, Yahya Ferkany, spécialiste de la vente de poussins et de poules pondeuses, expose fièrement le fruit de plusieurs années de recherche. Face aux limites constatées dans la productivité de la poule locale — qui pond en moyenne entre 40 et 80 œufs par an — Ferkany s'est lancé dans une démarche ambitieuse : améliorer la performance génétique des volailles marocaines pour soutenir la rentabilité des éleveurs.
©Hicham Msellek Lyam
« À travers une étude réalisée au Maroc, nous avons confirmé que la production d'œufs de la poule traditionnelle restait insuffisante pour répondre aux besoins du marché national », explique-t-il. Pour y remédier, Ferkany a sélectionné cinq races internationales parmi les plus performantes : Australorp (Australie), capable de produire entre 280 et 320 œufs par an avec une masse corporelle de 5 kilos,
Leghorn Doré (Italie), réputée pour sa prolificité équivalente, Andalouse Noire (Espagne), produisant entre 220 et 270 œufs, Sussex Herminé (Angleterre), conjuguant robustesse et rendement,
et Plymouth Rock (États-Unis), une race rustique pouvant atteindre jusqu'à 300 œufs annuellement.
En important des œufs fécondés de ces races et en opérant des croisements précis, Yahya Ferkany a donné naissance à une souche hybride de première génération (F1) exploitant la loi de Mendel. Résultat : des volailles capables de pondre entre 220 et 270 œufs par an, avec des coqs atteignant un poids de 2 à 2,5 kilos dès trois à quatre mois.
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Au-delà des performances techniques, l'intérêt de cette innovation est économique. La vente des coqs issus de cette lignée permet une marge bénéficiaire oscillant entre 70 et 100 dirhams par tête, offrant ainsi aux petits et moyens éleveurs de nouvelles perspectives de rentabilité.
« Cette nouvelle souche permet non seulement d'augmenter la production, mais aussi de mieux réguler les prix au niveau national. Cela contribue à rendre la filière avicole plus compétitive face aux importations étrangères », souligne Ferkany, visiblement satisfait de l'accueil reçu au SIAM.
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La section « Animaux et Élevage » du SIAM 2025, dédiée aux filières bovine, ovine, caprine et avicole, met particulièrement en avant cette année les initiatives innovantes dans l'élevage de volaille dans le dessein de contrecarrer les répercussions des aléas climatiques. Outre les démonstrations de couvoirs mobiles, de systèmes d'alimentation automatisés et de programmes de sélection génétique, les visiteurs découvrent comment la filière avicole s'adapte aux enjeux de productivité, de durabilité et de souveraineté alimentaire.
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Source essentielle de protéines pour les familles modestes qui n'ont pas toujours accès à la viande rouge, la volaille occupe une place centrale dans les habitudes alimentaires des Marocains. Alors que la polémique liée à la flambée des prix des œufs et du poulet semble s'apaiser, Yahya Ferkany promet des améliorations notables dans la filière. Toutefois, rien n'est encore totalement acquis...
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