L'Afrique dispose d'une opportunité exceptionnelle pour concevoir un modèle économique inclusif et durable, tiré de son capital humain dynamique et de sa jeunesse prometteuse. Toutefois, la transformation économique du continent nécessite une coopération renforcée, accompagnée d'un effort substantiel d'intégration des connaissances, des ressources, des talents et des politiques publiques, a souligné mardi le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, Hicham Sabiry. L'Université Mohammed V de Rabat (UM5R) organise les 8 et 9 avril 2025 à Rabat la 3e édition des Journées Africaines d'Investissement et d'Emploi (JAIE) sous le thème : « Développement du système de santé en Afrique : Enjeux, contraintes et perspectives ». Intervenant lors de la session inaugurale de cet événement ce mardi, Sabiry a souligné que le thème de cette édition est d'une pertinence remarquable, étant donné qu'il reflète à la fois les défis contemporains et les opportunités qu'offre la transformation structurelle des sociétés africaines. « Ce thème touche un domaine auquel nous consacrons, au sein du ministère, pleinement notre engagement politique : l'emploi, l'inclusion économique et la valorisation des talents. Car, nous en sommes convaincus, c'est par la santé, l'éducation, la formation et l'innovation que nous pourrons bâtir une Afrique forte, résiliente et prospère« , a-t-il précisé. Le secrétaire d'Etat a également noté que l'Afrique d'aujourd'hui compte près d'un milliard et demi d'habitants, dont environ 30% sont âgés de moins de 30 ans. Il a ainsi expliqué que le jeune continent regorge d'énergie, d'intelligence et de créativité exceptionnelles, soulignant que sans un accompagnement adéquat, cette dynamique prometteuse risque de se muer en frustration ou en désespoir. Et d'ajouter : « C'est pourquoi le gouvernement du Royaume du Maroc, sous la haute impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a engagé une refondation de ses politiques sociales et économiques, centrée sur la généralisation de la protection sociale, la modernisation du système de santé, et surtout la création d'un écosystème national de l'emploi, capable de répondre aux attentes légitimes de nos jeunes« . « Nous considérons que la santé n'est pas un luxe, ni un simple droit, mais une condition de productivité, de dignité et d'employabilité. Un capital de départ pour chaque citoyen, et une condition sine qua non d'un développement durable et équitable« , a poursuivi la responsable. Selon Sabiry, c'est dans cette perspective que le Maroc s'engage à promouvoir des métiers d'avenir, notamment dans les domaines de la santé numérique, de la recherche médicale, de la biotechnologie, de la gestion des données, des soins à distance et des systèmes intelligents d'aide à la décision clinique. Cette initiative a pour but d'améliorer l'efficacité du secteur de la santé et préparer les professionnels de demain aux défis technologiques et médicaux à venir, a-t-il affirmé. Pour atteindre ces objectifs, le pays met également l'accent sur le renforcement de la formation professionnelle et universitaire, a poursuivi le responsable. Cela se fait en partenariat avec divers acteurs clés de la santé, de la technologie et de l'innovation, garantissant ainsi que les programmes éducatifs soient en adéquation avec les besoins du marché et les évolutions rapides du secteur. Par ailleurs, le Maroc s'efforce de favoriser l'entrepreneuriat dans le domaine de la santé, en mettant particulièrement l'accent sur le soutien aux start-ups à impact social. Sabiry a en ce sens cité les incubateurs régionaux et les plateformes de services innovants mis en place pour stimuler la créativité et l'innovation, créant un écosystème propice à l'émergence de solutions novatrices. De plus, il a insisté sur le fait que l'intégration des dimensions éthiques, inclusives et territoriales dans chaque projet est une priorité. En effet, le Maroc veille à ce que les opportunités d'emploi générées par l'innovation soient équitablement réparties sur l'ensemble du territoire national, afin de garantir une croissance inclusive et durable. « Par exemple, le développement de la santé numérique ne se limite pas à la performance des soins ; il génère également de nouveaux métiers : technicien en télésanté, data analyste médical, ingénieur en IA clinique, développeur d'applications santé, coordinateur d'interventions à distance, etc. Ces métiers offrent à notre jeunesse des perspectives d'emploi qualifié, valorisant et porteur de sens« , a-t-il mis en avant. Le secrétaire d'Etat a ainsi saisi l'occasion pour souligner que la « transformation économique de l'Afrique ne se fera pas sans coopération. Elle ne se fera pas sans un effort massif d'intégration des savoirs, des ressources, des talents et des politiques publiques« . Pour Sabiry, les JAIE 2025 offrent un espace africain et francophone propice à la réflexion collective sur des solutions africaines adaptées aux enjeux locaux. Cet événement souligne que l'ingénierie économique, loin d'être exclusivement un domaine technique réservé aux experts, constitue un levier concret pour la mise en œuvre de politiques sociales plus efficaces, l'amélioration des systèmes de santé et la génération d'emplois plus nombreux, mieux rémunérés et durables. « Je vous encourage à bâtir des passerelles entre disciplines, entre pays, entre institutions. Je vous encourage à oser la recherche interdisciplinaire, à mutualiser les données, à croiser les expériences, à valoriser les réussites« , a-t-il relevé. Et de conclure : « L'Afrique a une chance unique : celle d'inventer un modèle d'économie inclusive, durable, fondée sur son capital humain et sa jeunesse. Je forme le vœu que cette édition des Journées Africaines d'Ingénierie Economique contribue à poser les bases d'une véritable alliance africaine pour l'emploi, mobilisant les chercheurs, les décideurs, les innovateurs et les acteurs de terrain. Car investir dans l'emploi, c'est investir dans la paix, la stabilité, la dignité et l'avenir« .