Staffan de Mistura, l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, s'est retrouvé, malgré lui, au cœur d'une tempête médiatique et diplomatique. La question de la partition du Sahara, évoquée par certains comme une option envisageable, a suscité de vives réactions, surtout du côté du Maroc. Cette vieille idée, déjà enterrée depuis des décennies, a pourtant refait surface lors des consultations de l'Envoyé personnel avec les membres du Conseil de sécurité. Mais, comme le rappelait récemment Farhan Haq, porte-parole adjoint de l'ONU, cette option n'a jamais été mise sur la table par de Mistura lui-même. L'éclaircissement était nécessaire, et pourtant, l'onde de choc diplomatique persiste. Proposition fantôme, une tactique bien rodée Certaines idées ont la vie dure. Celle de la partition, notamment, est un serpent de mer qui refait surface à chaque tournant important du dossier. Pourtant, il convient de rappeler qu'il ne s'agit ni d'une proposition officielle, ni d'une piste sérieusement envisagée. Elle relève davantage d'une manœuvre orchestrée en coulisse, probablement par les détracteurs historiques du Maroc dans ce conflit. En l'occurrence, l'Algérie, principale instigatrice des tensions sur cette question, est plus que suspecte. Le président algérien de l'époque, Abdelaziz Bouteflika, avait déjà tenté d'imposer cette idée en 2002, sous la houlette de James Baker, alors Envoyé personnel de l'ONU. Mais, la proposition avait été sèchement rejetée par Rabat, le Maroc ayant toujours défendu sa souveraineté sur l'ensemble de ses provinces du Sud. Alors, pourquoi remettre cette option poussiéreuse sur la table aujourd'hui ? Une réponse évidente se dessine : c'est une stratégie classique de diversion. Plutôt que d'aborder les véritables enjeux, certains acteurs tentent de raviver des solutions obsolètes pour ralentir le processus. L'Algérie, engluée dans ses propres crises internes, joue ici une carte désespérée. Remettre en scène la partition, c'est espérer semer la confusion et diluer les discussions sur l'autonomie, l'unique voie de sortie viable qu'elle pense réaliste. L'ONU et de Mistura : remettre les pendules à l'heure Face à ce vacarme diplomatique, la mise au point aujourd'hui de Farhan Haq porte-parole adjoint de l'ONU, tombe à pic. Non, de Mistura n'a jamais proposé de partition. Oui, le Maroc a fait avancer une proposition solide d'autonomie depuis 2007, reconnue internationalement comme sérieuse et crédible. La question de la partition, qui a sans doute été évoquée lors de consultations internes, n'est qu'un écho du passé, un reliquat de vieilles tactiques algériennes. Mais, le plus frappant dans cette affaire est que l'ONU, souvent critiquée pour son immobilisme, elle-même semble progressivement s'affirmer dans une posture beaucoup plus coriace face aux manœuvres dilatoires, notamment celles menées par l'Algérie. Farhan Haq, a pris soin de préciser que le « message » de De Mistura n'était en rien une invitation à discuter de la partition du Sahara, mais bien une exhortation au Maroc pour qu'il développe et explique sa proposition d'autonomie, formulée en 2007. Cette précision, faite lors de son point de presse à New York ce lundi 21 octobre, n'a pas manqué de rappeler à certains esprits malins que ce vieux serpent de mer, ressuscité périodiquement, n'en est pas moins une chimère définitivement morte. L'appel à un développement plus détaillé de la proposition marocaine n'est pas un simple vœu pieux, mais une reconnaissance claire que le plan d'autonomie est désormais l'unique base viable de négociations. En réalité, ce que l'ONU semble vouloir faire, c'est recentrer le débat sur l'essentiel : l'autonomie sous souveraineté marocaine, et rien d'autre. Cette résurgence, bien que balayée par de Mistura et les responsables marocains, laisse pourtant planer une question lancinante : pourquoi l'Algérie, farouche opposante à la souveraineté marocaine sur le Sahara, continue-t-elle d'insinuer cette solution, vieille de plus de deux décennies et rejetée unanimement par les principales parties prenantes, y compris le Maroc et le polisario ? L'Algérie en embuscade Si l'on scrute attentivement les récentes actions diplomatiques du régime sénile d'Alger, il devient évident que la relance de l'idée de partition n'est qu'un écran de fumée, un moyen de prolonger indéfiniment le conflit tout en se positionnant comme l'acteur central d'une prétendue solution maghrébine. Pourtant, cette posture d'obstruction, loin de renforcer sa légitimité internationale, fragilise l'Algérie de plus en plus. En effet, l'érosion de son influence au sein du Conseil de sécurité, conjuguée aux progrès réalisés par le Maroc en matière de développement de ses provinces du Sud, affaiblit jour après jour la position algérienne. Ainsi, cette mise au point onusienne marque un tournant dans la gestion du dossier : il est désormais temps pour le Maroc d'expliquer dans le détail son plan, mais également pour l'Algérie d'assumer enfin ses responsabilités dans ce conflit régional. L'avenir du Sahara marocain ne passera ni par la partition, ni par le statu quo imposé par Alger. Le Sahara, sous souveraineté marocaine, ne sera jamais sujet à négociation, comme l'a réaffirmé le Roi Mohammed VI à maintes reprises. L'autonomie, loin d'être une concession, est une solution réaliste et définitive, dans l'intérêt de tous les peuples de la région. La balle est dorénavant dans le camp des opposants, à commencer par l'Algérie, qui devra tôt ou tard reconnaître que ses ambitions hégémoniques sont vouées à l'échec. Quant à la partition, cette vieille idée moribonde, circulez, il n'y a vraiment rien à voir, elle est destinée à l'oubli. Du réchauffé comme le dit si bien le Chef de la diplomatie du Royaume. En effet, Nasser Bourita, en écho aux déclarations de De Mistura, a d'ailleurs réaffirmé la position immuable du Royaume : l'autonomie du Sahara est le seul cadre possible pour un règlement durable du conflit. À Rabat, le ministre des Affaires étrangères a précisé que la proposition marocaine, tout en restant ouverte à des discussions, ne saurait être remise en question par des idées aussi farfelues que la partition. « Nous sommes disposés à aller dans le détail de cette proposition, mais seulement dans le respect des lignes rouges que nous avons fixées », a-t-il martelé, balayant d'un revers de main toute tentative de ressusciter des projets caducs.