Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a confirmé aujourd'hui jeudi à Rabat que l'Exécutif, à l'entame d'une nouvelle phase politique, se concentrera sur la consolidation du dynamisme des investissements et la création d'opportunités d'emploi lors de la seconde moitié du mandat. Aziz Akhannouch a également souligné l'importance des directives royales énoncées dans le récent discours de la Fête du Trône, qu'il considère comme une boussole guidant l'action gouvernementale. En particulier, il a insisté sur la gestion stratégique de la question de l'eau, affirmant que la prochaine phase nécessitera une révision continue des mécanismes de la politique nationale de l'eau, ainsi qu'une accélération dans la mise en œuvre des divers projets qui y sont liés. L'eau au Maroc : défis et stratégies pour une gestion durable Dans son discours prononcé lors de l'ouverture des travaux du conseil de gouvernement, le Chef du gouvernement a souligné l'obligation « de parvenir à un équilibre stratégique entre les dimensions sociales et économiques ». Conformément à la voie de développement, parallèlement à la poursuite du renforcement des piliers sociaux de l'Etat et de la volonté royale, « il est impératif de redoubler d'efforts pour mettre en œuvre les politiques publiques auxquelles le gouvernement s'est engagé afin d'être à la hauteur des responsabilités qui nous ont été confiées par Sa Majesté le Roi et de mériter la confiance des Marocains ». Bref, le discours du Chef du gouvernement lors de ce Conseil du gouvernement de la rentrée revêt une question cruciale pour le Maroc. En effet, la gestion des ressources en eau dans un contexte de stress hydrique croissant est un sujet qui s'inscrit dans une problématique plus large liée au changement climatique, à la croissance démographique et à l'urbanisation rapide du pays. Une ressource sous pression L'eau, source de vie, est devenue un enjeu majeur au Maroc. Confronté à une rareté de plus en plus pressante, le Royaume doit jongler avec les impératifs de croissance économique, d'urbanisation rapide, et de changement climatique. La question de la gestion durable des ressources en eau s'impose désormais comme une priorité absolue pour assurer l'avenir du pays. Dans ce contexte, la nécessité de réformes structurelles et de stratégies innovantes se fait de plus en plus sentir. Le Maroc est l'un des pays les plus arides du bassin méditerranéen. Le stress hydrique y est aggravé par une série de facteurs parmi lesquels figurent les faibles précipitations, l'évaporation intense en raison des températures élevées et la surexploitation des nappes phréatiques. Selon les données officielles, les ressources en eau par habitant ont chuté de manière drastique lors des dernières décennies, passant de 2560 m3 en 1960 à moins de 620 m3 en 2020. Cette réduction dramatique met en lumière l'urgence d'une gestion plus efficace et durable de l'eau. Les initiatives du Royaume : un engagement vers la durabilité Face à cette situation, le Maroc a mis en place plusieurs initiatives pour tenter d'inverser la tendance. Parmi les plus notables, le Plan National de l'Eau (PNE), qui prévoit des investissements massifs dans l'amélioration des infrastructures hydrauliques, la construction de nouveaux barrages, et le développement de technologies de dessalement. L'objectif est clair : assurer une gestion plus rationnelle et durable des ressources en eau, tout en répondant aux besoins croissants de la population et de l'économie. Le PNE s'inscrit également dans une stratégie plus large de gestion intégrée des ressources en eau, visant à harmoniser les usages agricoles, industriels et domestiques. L'accent est mis sur l'efficacité, avec la promotion de l'irrigation goutte-à-goutte dans l'agriculture, secteur particulièrement gourmand en eau. En parallèle, le développement de stations de traitement des eaux usées et leur réutilisation dans l'irrigation ou l'industrie sont des solutions envisagées pour réduire la pression sur les ressources conventionnelles. Le dessalement : une réponse aux défis du littoral L'une des solutions les plus prometteuses adoptées par le Maroc est le dessalement de l'eau de mer. Le Royaume, avec son long littoral, a un potentiel considérable dans ce domaine qui devrait répondre autant aux besoins en eau potable des populations locales qu'aux exigences de l'agriculture intensive, qui est l'un des moteurs économiques de la région. Toutefois, le dessalement n'est pas une solution miracle. Les coûts énergétiques associés et les impacts environnementaux, posent des défis non négligeables. Il est donc essentiel que le Maroc développe d'autres solutions pour minimiser ces impacts. Le Maroc est à un tournant décisif dans sa gestion des ressources en eau. Les défis sont nombreux et complexes, mais les solutions existent. En combinant technologie, innovation, et bonne gouvernance, le Royaume peut non seulement surmonter la crise actuelle, mais également préparer un avenir dans lequel l'eau ne sera plus un facteur de vulnérabilité, mais une ressource gérée avec sagesse et résilience.