Le groupe parlementaire du PJD a lancé un appel pressant pour une réunion d'urgence de la Commission de la Culture, de l'Enseignement et de la Communication. L'objectif est de discuter en profondeur du « bilan désastreux et des résultats décevants du sport marocain aux Jeux Olympiques de Paris 2024. En effet, les Jeux Olympiques Paris 2024, censés être une vitrine de l'excellence sportive nationale, se sont transformés en un sujet de mécontentement au Maroc, malgré la breloque d'or de Soufiane El Bekkali et la belle virée des Lionceaux (U23) qui sont parvenus à fouler avec brio la dernière marche au podium. Les résultats mitigés de la délégation marocaine aux Jeux ont, en effet, généré une vague de grogne au sein du public et des médias, jetant une ombre sur les performances des athlètes marocains. L'indignation a atteint son paroxysme lorsque le PJD, dans une missive datée du lundi 12 août, envoyée au président de la Commission a insisté sur la nécessité d'auditionner Chakib Benmoussa, ministre de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, ainsi que Faïçal Laraichi, président du Comité olympique marocain (CNOM) pour s'expliquer sur cette débâcle. Une démarche qui témoigne de l'ampleur du malaise ressenti au sein de la classe politique, consciente des attentes légitimes de la population en matière de réussite sportive. Des attentes non comblées Le Maroc, pays de grands champions ayant marqué l'histoire olympique, avait placé de grands espoirs dans cette édition des Jeux. Pourtant, les performances ont été déçues, et ce, dans plusieurs disciplines sur lesquelles les attentes étaient particulièrement élevées. Cette situation a été perçue comme un échec du système sportif national, incitant les parlementaires à exiger des explications. Les élus reprochent notamment le manque de préparation adéquate, une gestion peu transparente quant au développement sportif et un encadrement insuffisant des athlètes. Certains n'hésitent pas à parler de « gaspillage des ressources » et de « négligence » dans la gestion des talents sportifs. Le ton monte dans les couloirs du Parlement, où les voix s'élèvent pour demander des comptes. Il est attendu, auquel cas où la demande serait exaucée, que les parlementaires questionnent les responsables sur les choix stratégiques retenus, les critères de sélection des athlètes, ainsi que sur l'utilisation des fonds publics destinés au sport de haut niveau. De nombreux observateurs estiment que le problème réside moins dans le talent des sportifs que dans l'organisation défaillante et le manque de soutien adéquat. Cette situation révèle, une fois de plus, les lacunes du système sportif marocain, où l'absence de vision à long terme et la gestion peu rigoureuse des ressources continue de peser sur les résultats. Les appels à une refonte complète de la politique sportive nationale se multiplient, avec des voix demandant une révision des priorités et une meilleure structuration des fédérations sportives. Un système à bout de souffle ? La présence du ministre des Sports et du président du CNOM ainsi que d'athlètes ex-médaillés, si elle a lieu, au Parlement est perçue comme un signal fort. Elle s'inscrit dans une volonté plus large de moralisation et de restructuration du secteur sportif, où les dysfonctionnements sont pointés du doigt depuis plusieurs années. Les débats risquent d'être houleux, car il ne s'agit pas seulement de comprendre les raisons de cet échec, mais également de trouver des solutions pour éviter que le scénario ne se répète lors des prochaines échéances internationales. Les critiques se concentrent par ailleurs sur la gouvernance du CNOM, dont les choix stratégiques sont remis en question. Les voix se multiplient pour réclamer une refonte complète de l'organigramme, afin d'y injecter un nouveau souffle et une vision plus ambitieuse. Les scandales liés à la mauvaise gestion des fédérations sportives nationales ne font qu'alimenter ce sentiment de désillusion générale. Et, maintenant ? Face à ce tollé, le ministre des Sports et le président du CNOM devront défendre bec et ongles leurs bilans respectifs. Mais, le mal est fait, et l'opinion publique semble d'ores et déjà avoir tiré ses conclusions. Le défi sera de convaincre les parlementaires, et par extension le peuple marocain, que des mesures concrètes seront mises en place pour redresser la barre et rétablir la confiance dans le sport marocain. Les prochaines semaines seront cruciales pour l'avenir du sport au Maroc. Si des réformes profondes ne sont pas initiées, le risque est grand de voir le pays s'enliser davantage dans une spirale d'échecs sportifs, éloignant ainsi le rêve d'une nouvelle génération dorée, capable de redorer le blason du Maroc sur la scène Internationale. En somme, les Jeux Olympiques 2024 de Paris ont révélé les failles d'un système sportif à la dérive, et c'est désormais au Parlement de pousser pour les changements nécessaires, avant qu'il ne soit trop tard.