En réponse à la crise qui ronge le secteur de la viande rouge au Maroc, deux réunions cruciales ont eu lieu mardi à Rabat, réunissant les professionnels de la viande rouge, les acteurs du secteur laitier, et Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. Ces discussions ont abouti à un accord sur une « série de mesures destinées à maintenir l'équilibre des secteurs et des chaînes de production et de commercialisation de la viande rouge et des produits laitiers« , tout en « renforçant la souveraineté alimentaire dans un contexte difficile marqué par des années de sécheresse sévère« . Selon les informations du ministère de l'Agriculture, les réunions ont abordé « la situation actuelle des secteurs animaux, y compris ceux de la viande rouge et des produits laitiers au Maroc, à la lumière des défis posés par plusieurs années consécutives de sécheresse« . Une source professionnelle présente aux réunions a confié à Hespress que les discussions ont été « fructueuses dans une conjoncture difficile nécessitant des mesures particulières et un suivi rigoureux de la mise en œuvre des décisions concernant une stratégie intégrée pour l'élevage et la reconstitution du cheptel national« . Le ministère a précisé dans un communiqué reçu par Hespress qu'il s'agissait de « deux réunions de travail présidées par le ministre mardi 6 août à Rabat, avec les groupes professionnels et interprofessionnels des secteurs de la viande rouge et des produits laitiers« . En présence du président de l'Association nationale des ovins et caprins, du président de l'Association nationale des producteurs de viande rouge, du président de la fédération interprofessionnelle de la filière lait (MAROC LAIT), ainsi que du président du conseil d'administration du Crédit Agricole du Maroc, des professionnels et représentants des chambres agricoles régionales, et des hauts responsables du ministère, « cette réunion faisait partie du processus d'accompagnement et de soutien aux fédérations agricoles interprofessionnelles pour protéger les acquis et développer les filières agricoles, afin de renforcer la résilience de ce secteur dans le cadre de la stratégie Génération Verte« , selon la même source. Mesures et dispositions Les participants ont discuté une série de mesures pour soutenir les filières de la viande rouge et du lait au Maroc. Le communiqué du ministère indique que les discussions ont mis en lumière « la situation actuelle du secteur (viande rouge et produits laitiers) et les défis qu'il rencontre dans le contexte difficile de la sécheresse« . Les discussions ont porté sur « l'état du bétail et du cheptel national, les prix du bétail et de la viande rouge, ainsi que diverses questions d'importation« , en plus des « mesures de soutien proposées pour protéger les activités liées à ces secteurs et l'approvisionnement naturel du marché national en viande rouge et en lait, compte tenu de leur importance sociale et économique et de leur contribution à la sécurité alimentaire du royaume« . Les deux réunions ont conclu à « plusieurs mesures pour protéger les acquis réalisés dans le développement de ces deux filières de production« . Ces mesures incluent « la continuité du soutien aux aliments pour bétail pour les éleveurs de bovins et d'ovins, et aux aliments composés pour l'engraissement des bovins et des ovins« , ainsi que « le soutien à l'importation d'éléments nutritifs pour le bétail, et l'élaboration d'une loi sur le patrimoine animal, avec des mesures pour développer des cultures fourragères résilientes aux changements climatiques (notamment le sorgho), organiser l'insémination artificielle, importer et vendre des semences, développer des races mixtes plus productives, protéger les femelles ovines et bovines, et créer un cadre réglementaire pour les unités d'engraissement des bovins et des ovins« . Il est prévu que « des réunions de travail ultérieures se tiendront pour finaliser ces mesures et mettre en œuvre les nouveaux programmes de lait et de viande rouge« , un point crucial souligné par la source professionnelle qui s'est exprimée auprès d'Hespress. Le ministère de l'Agriculture a assuré que toutes ses administrations et services resteront « mobilisés et pleinement engagés aux côtés des professionnels pour assurer l'approvisionnement normal et régulier du marché, et garantir la réalisation des objectifs de développement de ces deux secteurs dans le cadre des contrats-programmes appliquant la stratégie Génération Verte 2020-2030« .