Depuis plusieurs mois, la scène politique marocaine est secouée par de nombreuses affaires impliquant des politiciens auditionnés par la justice pour des accusations de dilapidation de fonds publics et de mauvaise gestion. La dernière affaire concerne l'audition récente de Mohamed Sajid, ancien maire de Casablanca, par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). En effet, la semaine dernière, Sajid a été interrogé par les enquêteurs du Bureau national de lutte contre les crimes économiques et financiers, affilié à la BNPJ. Cette audition s'inscrit dans une enquête plus vaste concernant des dysfonctionnements présumés dans la gestion financière et opérationnelle de la commune urbaine de Casablanca. Bien que les détails précis de l'audition restent flous, les premières indications suggèrent une attention particulière portée à la gestion des abattoirs communaux sous l'administration de Sajid. Des sources consultées par Hespress FR indiquent que l'enquête pourrait se concentrer sur la gestion des abattoirs, un sujet déjà critiqué dans un rapport de la Cour des comptes. Cependant, aucune confirmation officielle n'a été donnée quant à la nature exacte des accusations contre l'ancien maire, et par ailleurs secrétaire général de l'Union constitutionnelle (UC). Dans ce sens, Mohamed El Ghalloussi, président de l'Association Marocaine pour la Protection de l'Argent Public (AMPAP), a vigoureusement plaidé pour une application équitable de la loi et de la justice, appelant à la publication de tous les rapports de la Cour des Comptes et à la traduction en justice des personnes impliquées dans des crimes de détournement et de dilapidation de fonds publics. El Ghalloussi a dénoncé l'impunité dont bénéficient certains élus et responsables, malgré l'existence de rapports officiels contre eux. « Si la Cour des Comptes a récemment publié son rapport contre Mohamed Sajid, ancien maire de Casablanca, datant de 2013, elle n'a pas divulgué son rapport concernant la région de Marrakech-Safi », a-t-il écrit dans un post Facebook. Le militant a souligné que le dernier rapport rendu public par la Cour des Comptes concerne la période de gestion d'Abdelali Doumou de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz, avant qu'elle ne devienne Marrakech-Safi. La Cour retient cependant ses rapports sur la région de Marrakech-Safi, considérant ces documents comme « sacrés » et secrets. Ces rapports couvrent la période de gestion par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), ce qui alimente les spéculations sur une éventuelle protection dont bénéficierait ce parti, contrairement aux autres. El Ghalloussi a déploré le silence des partis face à cette situation intolérable, qui établit une discrimination flagrante dans l'application des règles de droit et de justice. « Certains partis sont impliqués dans la corruption, tandis que d'autres craignent ' Bou3ou ' (monstre), cette figure imaginaire effrayante », a-t-il ajouté, soulignant l'absence totale d'opposition pour défendre les intérêts des habitants et leur droit au développement durable. Il a également critiqué l'arrêt des poursuites à l'encontre d'Abdelali Doumou, alors que d'autres élus de la région ont accumulé des richesses considérables, laissant les provinces dans l'isolement, la précarité et la pauvreté. En outre, El Ghalloussi a reconnu que les poursuites judiciaires et les mesures prises jusqu'à présent sont positives mais insuffisantes face à l'ampleur de la corruption. « L'opinion publique attend encore de l'État qu'il prenne des mesures plus fermes contre les voleurs de fonds publics et les corrompus, sans discrimination, sur la base de l'égalité devant la loi ». Il a appelé également à activer les procédures de suspicion de blanchiment d'argent contre ceux qui se sont enrichis illicitement, en saisissant et confisquant leurs biens au profit de l'État. Cela permettrait de financer les projets et programmes annoncés pour les compétitions de la Coupe d'Afrique des Nations et de la Coupe du Monde, sans alourdir la charge fiscale des citoyens.