La 17 édition du Festival de Jazzablanca s'est achevée, samedi 08 juin, avec la présence de stars nationales et internationales qui ont offert une fusion musicale dont les festivaliers se souviendront longtemps. Il y en avait pour tous les goûts pour la dernière soirée du festival casablancais. Musique amazighe, jazz, rock, soul, les festivaliers ont vibré sur des mélodies envoûtantes à commencer par celles du duo marocain Sarah et Ismaël, connu comme les ambassadeurs de la musique amazighe sur les réseaux sociaux. Sarah au micro et Ismaël à la guitare, le couple d'artistes a su transporter le public dans un voyage vers le sud du Maroc. Derrière cette ambition de faire rayonner les musiques amazighes, le couple se veut également mettre en lumière la culture amazighe et la faire promouvoir parmi la jeune génération. Ph : Ayoub Jouadi Au micro de Hespress FR, Sarah a déclaré : « Je pense que cette génération est très curieuse et très preneuse de tout ce qui est patrimoine. On reçoit tout le temps des messages sur notre page Instagram, des gens qui demandent, par exemple, les noms de famille, des significations de mots pour pour se reconnecter avec leur origine ». « Il y a cette volonté d'apprendre la langue amazighe plus qu'avant, parce que cette déconnexion a commencé par nos parents, parce que c'est la génération précédente. Ils se sont un peu déconnectés. Il y avait même des familles qui ont décidé de ne plus parler tamazirt alors qu'ils étaient amazirophones. Mais je pense que maintenant, leurs enfants sont en train de se reconnecter à leurs origines et nous sommes justement là pour ça », poursuit-elle, avant d'ajouter : « Autant qu'artiste, on doit inspirer un retour aux origines. On est tous marocains, et c'est important d'embrasser son identité puisque peut-être un jour, il n'y aura plus d'autres mesures. Donc, notre job est vraiment de préserver cette belle langue à travers notre musique ». Ph : Ayoub Jouadi Sarah et Ismaël ont laissé place à un artiste qui étonne et détonne : Makaya McCraven qui a offert un spectacle unique fusionnant le bebop, le jazz et l'échantillonnage hip-hop. Le batteur basé à Chicago trouve de nouvelles façons de repousser les limites du jazz comme il l'a montré à un public en extase. Au micro de Hespress FR, l'artiste aux multiples casquettes, s'est dit émerveillé par l'énergie du public : « C'était vraiment un concert spécial pour nous de venir jouer ici. C'est vraiment cool de venir dans un endroit où je n'ai jamais joué avec mon groupe. J'ai déjà joué ici avec mon père, mais pour venir avec mon groupe et présenter mon mélange d'influences différentes c'est vraiment spécial ». Ph : Ayoub Jouadi Expliquant son approche unique de la musique, McCraven a expliqué s'être notamment inspiré de la musique Gnaoua. « Ce soir, nous avons joué beaucoup de choses allant du rock et des sons heavy, à beaucoup de rythmes bizarres que je j'ai appris de différentes parties du monde, de certaines choses que j'ai adoptées, de la musique Gnawa et de mes disques, que je fais beaucoup de production dans le hip hop et tout. Et c'est aussi ainsi que certaines parties de mon dernier disque de cette époque, qui est un mélange de techniques de mixage, de production contemporaine ou électronique, mais aussi avec des métriques étranges et des mélodies luxuriantes et de grandes orchestrations », a-t-il déclaré. Ph : Ayoub Jouadi Sur la scène Nouveau Souffle, Snitra a ouvert le bal avec une prestation énergique, mêlant jazz et influences contemporaines, une subtilité qui a immédiatement captivé l'audience. La musique envolée de ce big band oujdi, parfois joyeuse et parfois sombre, est une ode à l'identité musicale nord-africaine, où gnawa, reggada, gharnati et issawa fusionnent avec du rock, du reggae et du jazz. Leur performance a envouté l'audience avec une énergie vibrante et une diversité sonore qui ont transporté le public dans un voyage musical unique. Le Rock représenté par Kaleo et Zucchero La deuxième partie de cette dernière soirée a été marquée par la présence du très attendu groupe islandais Kaleo qui a été accueilli chaleureusement par une foule en folie. Interprétant ses plus grands tubes tels que "Way Down We Go" ou encore "I Can't Go On Without You", Kaleo, qui a transmis l'énergie rock de sa musique, a arboré le maillot de l'équipe nationale, échangeant quelques mots avec le public casablancais qui a chanté en cœur avec lui. "Le Maroc va gagner la prochaine Coupe du monde", a-t-il lancé entre deux chansons. Ph : Ayoub Jouadi Pour clôturer cette 17e édition haute en couleurs, c'est le rockeur italien Zucchero dont les chansons intemporelles ont fait vibrer le cœur des festivaliers. C'est en cœur que le public a repris avec l'artiste, aux 60 millions de disques vendus, sa célèbre chanson « Baila Morena ». Pour sa 17ème édition, Jazzablanca a affiché complet, fidèle à sa réputation d'offrir un cadre enchanteur tant pour les artistes que pour les festivaliers venus de tous horizons. Cette édition a une fois de plus démontré la capacité du festival à rassembler des talents divers et à créer une atmosphère unique de fête et de découverte musicale, confirmant sa place de choix dans le panorama des festivals internationaux. Lancé en 2006, Jazzablanca illustre l'âme cosmopolite de la métropole, présentant les prouesses et les grands noms de la Pop, de la Soul, du Rock, du Funk, de la World Music et du Jazz.